Jardins communautaires: Des listes d’attente débordent | 24 heures
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Jardins communautaires: Des listes d’attente débordent

La demande dans des jardins communautaires explose et bon nombre de montréalais doivent attendre des années avant d’avoir un espace où planter leurs légumes, selon des données obtenues par 24 Heures.

«Depuis 5 ou 6 ans, les listes d’attentes sont très, très longues. On remarque qu’il y a moins de roulement, moins de place se libèrent chaque année», affirme Martine Gauthier, secrétaire-trésorière du jardin Père-Marquette et qui possède un jardinet depuis 10 ans.

Rosemont-La Petite-Patrie dénombre 1 100 demandes sur sa liste d’attente, alors que le Plateau-Mont-Royal suit avec 840 inscriptions sur ses listes.

«Pour baisser les listes d’attente nous envisageons l’idée de partager les lots en deux quand ils se libèrent, comme sur le Plateau», précise François Croteau, maire de Rosemont—La Petite-Patrie.

Mais il mise surtout sur la possibilité pour les résidents de jardiner dans les saillies de trottoir ou sur des espaces sur les terrains de l’arrondissement.

Agriculture urbaine populaire

Éric Duchemin, spécialiste en agriculture urbaine, explique que cet engouement ne date pas d’hier et que les listes d’attentes existent depuis longtemps dans certains secteurs.

«Il n’y a pas eu de création de jardins communautaires depuis Mathusalem, le dernier était dans Hochelaga-Maisonneuve», souligne-t-il.

Il y a actuellement 97 jardins communautaires répartis dans 18 arrondissements.

Le professeur associé à l’institut des sciences de l’environnement à l’UQAM affirme que les gens veulent un lot principalement pour avoir accès à des aliments fins et pour des raisons environnementales.

«C’est aussi considéré comme un loisir. Pour d’autres, il y a une visée éducative, ils veulent enseigner les légumes à leurs enfants», précise le chercheur, qui a effectué un sondage sur la question auprès de résidents.

Plus de jardins ?

Si il y a un constat qu’il manque d’espaces à Montréal pour pratiquer l’agriculture urbaine, les solutions divergent.

Du côté d’Anjou, l’arrondissement prévoit construire un jardin supplémentaire de 30 places.

Dans Rosemont—La Petite-Patrie, on juge que de construire des jardins supplémentaires n’est pas envisageable, tout comme dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.

«Il n’y a pas assez d’espaces non contaminés et ça coûterait très cher de décontaminer», souligne François Croteau.

Si il reconnait que des bacs surélevés pourraient être envisageables, il préfère se concentrer sur d’autres façons de pratiquer l’agriculture urbaine.

«Pourquoi faudrait-il juste se concentrer sur les jardins communautaires?», s’interroge Éric Duchemin.

Selon lui, les arrondissements pourraient faire des projets plus ouverts et partagés, sans clôtures, où les gens peuvent se servir au passage.

Nombre d'inscriptions par arrondissement :

  • Rosemont-La Petite-Patrie : 1 100
  • Plateau-Mont-Royal: 840
  • Hochelaga-Maisonneuve: 500
  • Anjou: 20
  • Montréal-Nord: environ 30
  • Ville-Marie: 400
  • Sud-Ouest : 300
  • Ahuntsic-Cartierville : 45
  • Villeray Parc Extension : environ 500

*Des personnes peuvent être inscrites sur plus d'une liste en même temps

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