Un «mini-Turcot» dans Hochelaga-Maisonneuve?
Le prolongement du boulevard de l’Assomption et de l'avenue Souligny vers le port de Montréal fait craindre à des résidents d’Hochelaga-Maisonneuve de voir une version miniature du chantier Turcot dans leur cour.
Avec l’adoption lundi d’un règlement d’emprunt de 50 M$ par le conseil municipal, le boulevard de l’Assomption, qui se termine pour le moment à la rue Hochelaga, pourrait être prolongé jusqu’à la rue Notre-Dame à compter de l’an prochain. Le tracé n’a toutefois pas encore été rendu public.
Avec le prolongement de l’avenue Souligny, prévu par le ministère des Transports (MTQ), ce projet conjoint faciliterait donc l’accès au Port de Montréal aux camions de marchandises.
«Avec le camionnage que ça va engendrer, ça pourrait nous faire un mini-Turcot derrière chez nous», déplore Luc Gallant, un citoyen de la rue Vimont.
Selon John Brkich, président du comité des usagers du Centre de soins prolongés Grace Dart, le bruit des travaux et du camionnage affectera la santé déjà fragile des 256 résidents âgés.
Mais pour le maire d’arrondissement, Réal Ménard, les mesures d’atténuation devraient permettre une bonne cohabitation.
Pour lui, le prolongement sera fait dans le meilleur intérêt du quartier, puisque «le but de l’Assomption et de Souligny, c’est de retirer le camionnage des rues locales.»
Déjà des problèmes
Le terrain bordant la cour de triage a été acheté au début de l’année et des travaux de décontamination ont été entrepris au courant de l’été.
Déjà, la poussière et le bruit ont beaucoup incommodé les résidents de Viauville.
«Ça n’a pas été long, j’ai recommencé à faire de l’asthme», raconte Paule Dufour, qui réside sur la rue Vimont.
«Cet été, je lavais mes fenêtres toutes les semaines à cause de la poussière, ajoute Émilie Dupuis, une résidente de la coopérative Le petit train de Viauville. La fenêtre de la chambre de mon bébé donne directement sur le terrain où on va voir les travaux du prolongement.»
5000 signatures
Mobilisés depuis des mois, ces citoyens lanceront mardi une pétition afin de ramasser 5000 signatures en 3 mois pour forcer l’arrondissement à tenir des consultations publiques.
«Si on décide d’aller à l’Office de consultation publique de Montréal, l’arrondissement serait mal placé de ne pas suivre ces recommandations pour la planification du territoire», souligne
Laurence Lavigne Lalonde, conseillère de Maisonneuve-Longue-Pointe.