Le manque d’autobus dans l’est de l’île de Montréal nuirait au développement économique
Le manque d’offre de transport en commun dans l’est de l’île de Montréal nuit au développement économique, affirme la mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, qui craint que le projet de ligne rose du métro ne retarde l’amélioration du service dans son arrondissement.
Les quartiers industriels «sont tellement mal desservis que les employés n’ont pas le choix d’avoir une voiture», ce qui réduit le nombre d’employés potentiels en plus de nécessiter la construction de stationnements, dénonce Chantal Rouleau. «C’est un frein au développement économique», a-t-elle ajouté.
Le manque de lignes d’autobus touche également les résidents de l’est de l’île qui travaillent au centre-ville de Montréal.
Afin d’aller à la rencontre de l’élue de l’opposition, le «24 Heures» a emprunté trois lignes de métro ainsi que la ligne d’autobus 189 Est, un trajet qui a été effectué en 1 h 20. En voiture, cette distance entre Côte-des-Neiges et Pointe-aux-Trembles aurait été parcourue en une trentaine de minutes. «Ce n’est pas raisonnable», a commenté Mme Rouleau.
«Je ne souhaite pas que l’est de Montréal soit négligé par la nouvelle administration [...] On ne doit pas prendre de décisions unilatérales», a-t-elle ajouté.
Cette dernière déplore que son arrondissement ne soit pas concerné par le projet de ligne rose de métro. «Si [Projet Montréal] avait prévu amener la ligne rose jusqu’ici, on aurait applaudi, mais là, non», a-t-elle déclaré.
Alors que 300 nouveaux autobus hybrides devraient être ajoutés à la flotte de la STM d’ici 2020, Mme Rouleau espère que certains seront dédiés à son arrondissement.
Le responsable du transport au sein du comité exécutif, Éric Alan Caldwell, assure que ces nouveaux autobus permettront de diminuer le temps d'attente sur l’ensemble de l’île, incluant l’est du territoire.
Personnes démunies
L’agente de liaison à la Corporation de développement communautaire (CDC) de Rivière-des-Prairies, Karine Tremblay, affirme que les personnes en situation de précarité financière sont les plus touchées par le manque d’offre de transport en commun.
«Dans l’ouest de Rivière-des-Prairies, il y a des gens qui vont faire l’épicerie dans Montréal-Nord», car l’épicerie du coin n’est pas accessible en autobus, a-t-elle souligné.
Améliorations
Dans les derniers mois, la STM a amélioré l’offre de transport dans l’arrondissement afin de répondre aux demandes de citoyens et d’organismes, qui lui ont d’ailleurs remis une pétition signée par plus de 1200 personnes en octobre.
La ligne d’autobus 428-Express Parcs industriels de l’Est, qui emprunte le boulevard Henri-Bourassa, est ainsi entrée en fonction et des arrêts destinés au taxi collectif ont été ajoutés près de deux gares de train de banlieue, entre autres.
Une nouvelle ligne d’autobus reliant le nord et le sud de l’arrondissement par le boulevard Saint-Jean-Baptiste, qui était réclamée dans la pétition, se fait toutefois attendre.