Souffrez-vous d’une dépression saisonnière ?
Philippe Jean Poirier - 37e AVENUE
Si vous éprouvez un manque d’entrain persistant et que vous avez toujours envie de dormir et de manger des féculents, il y a lieu de vous demander si vous souffrez d’une dépression saisonnière. Après tout, il y aurait environ 20 % de Québécois qui en ressentiraient des symptômes et de 2 à 3 % qui en souffriraient de manière incapacitante.
« Il n’y a pas de cause précise qui a été identifiée jusqu’à maintenant, explique Marie-Pier Lavoie, psychologue et auteure du livre Du soleil plein la tête. Les études montrent qu’il peut y avoir un aspect génétique. Ça peut aussi être lié aux neurotransmetteurs, soit une problématique du côté de la sérotonine et de la dopamine. »
Ce que l’on sait avec assurance, poursuit la psychologue, c’est que des séances de luminothérapie ont un effet bénéfique sur les gens atteints de dépression saisonnière. La raison ? « La lumière qui entre par les yeux produit un effet dans la rétine, où un signal est envoyé au cerveau pour modifier la sérotonine. Ce que l’on sait aussi, c’est que la lumière intense inhibe la production de mélatonine, qui est l’hormone du sommeil. »
On peut observer les premiers effets bénéfiques après une semaine de traitement. On commence au début de l’automne, de 20 à 30 minutes au lever, ou en travaillant au bureau.
La psychologue suggère aussi de travailler sur la perception (parfois négative) que l’on a envers la saison hivernale. Car l’état psychologique d’une personne joue un rôle déterminant dans la dépression saisonnière ; une étude de l’Université du Vermont a démontré qu’une thérapie cognitivo-comportementale avait le même effet bénéfique qu’un abonnement à la luminothérapie. Marie-Pier Lavoie y voit une avenue à long terme pour repousser la dépression saisonnière. En deux mots, il faut apprendre à aimer l’hiver !