Épaves de vélos problématique
Des organismes de l’industrie du vélo demandent aux citoyens et à la ville de Montréal de mieux gérer les épaves de bicyclettes.
Alors que la neige a presque disparu de la métropole, ces véhicules à deux roues abandonnées semblent de plus en plus visibles parmi le paysage urbain.
Chaîne rouillée, roue manquante et guidon absent où il ne reste que le cadre, voilà un portrait typique des vélos-épaves qui sont restés orphelins et à l’extérieur durant l’hiver dernier.
Manque de sensibilisation
« C’est un problème dont on parle très peu à Montréal et qui est bien présent », affirme Suzanne Lareau, présidente et directrice générale de Vélo Québec.
« Je ne comprends pas comment on en arrive là. C’est de l’irresponsabilité totale, on peut donner son vélo, le revendre, mais l’abandonner n’est pas une option. C’est de la pollution urbaine », ajoute-t-elle.
Mme Lareau constate dans un premier temps qu’il y a un manque de sensibilisation du public relié à l’enjeu des vélos-épaves.
Elle mentionne aussi que si les Montréalais n’appellent pas la ville au 311 pour signaler ces bicyclettes abandonnées, personne n’ira les récupérer et elles seront délaissées.
« Les gens ne savent pas qu’ils peuvent appeler et la ville de Montréal devrait encourager davantage ses résidents à signaler les vélos-épaves. Les citoyens sont de plus en plus des vigies eux aussi », remarque Suzanne Lareau.
Aucune banque de données sur les vélos abandonnés n’existe pour le moment à Montréal, le phénomène reste donc indéchiffrable selon Vélo Québec.
Vélos recyclés
Lorsqu’un vélo est abandonné et qu’aucune demande de récupération n’est exécutée, la Ville remet entre autres ces bicyclettes à l’entreprise d’insertion socioprofessionnelle SOS VÉLO ou à la ferraille si le véhicule n’est pas récupérable.
« Je suis 100% d’accord que les gens ne savent pas nécessairement quoi faire avec leur vélo dont ils ne veulent plus », soutient Guy LaRocque, directeur général de SOS VÉLO.
« Ça fait quelques années seulement que la ville nous donne les vélos abandonnés, mais avant, ça allait au dépotoir. Les gens l’ignorent peut-être aussi, mais on va même chercher gratuitement les bicyclettes chez les personnes qui nous appellent. »
M. LaRocque souligne aussi que la ville de Montréal devrait davantage parler de ce problème d’épaves de vélos avec ses citoyens.
Chaque année, SOS VÉLO récupère environ de 400 à 500 bicyclettes délaissées. De ce nombre, la moitié obtient une seconde vie et les autres vélos sont utilisés pour leurs pièces.
La ville de Montréal n’a pas rappelé le « 24 Heures » dans le cadre de ce reportage.