Illégitimes, les invalidités pour cause de maladie mentale ? | 24 heures
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Illégitimes, les invalidités pour cause de maladie mentale ?

L’augmentation des problèmes de santé mentale fait quotidiennement les manchettes et la population est de plus en plus encouragée à y porter attention. Malgré tout, plusieurs Canadiens ne considèrent pas les maux psychologiques comme une source d’invalidité.

 
Vivre une vie active et une vie professionnelle normale tout en souffrant d’une maladie mentale ? C’est possible à en croire une majorité de travailleurs du pays. C’est ce que révèle un récent sondage mené auprès de 1 505 employés canadiens par la firme Ipsos pour le compte de RBC Assurances. 
 
Les invalidités victimes de fausses croyances
Alors que deux personnes sur trois ont affirmé considérer la sclérose en plaques et les accidents physiques comme des invalidités légitimes, seulement 47 % des répondants ont indiqué avoir la même opinion de la dépression et 36 % de l’anxiété. De quoi faire grincer des dents, considérant que la maladie mentale est la principale cause d’invalidité dans le monde selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
 
Pour cause, plus de la moitié des employés canadiens définissent l’invalidité comme un problème de nature physique et non psychologique. « Il existe une idée fausse selon laquelle l’invalidité serait catastrophique de nature et causée par des traumatismes ponctuels, explique par communiqué Maria Winslow, directrice générale principale en assurance de personnes chez RBC Assurances. Ce dont la plupart des Canadiens ne se rendent pas compte, c’est que la maladie mentale cause la majorité des invalidités. » 
 
En effet, selon le coup de sonde, plus du tiers des travailleurs canadiens auraient déjà pris un congé d’invalidité pour cause de troubles mentaux. « En fait, près du tiers des demandes de règlement d’assurance collective d’invalidité à RBC Assurances sont liées à la santé mentale, et ce nombre est encore plus élevé si l’on tient compte de l’invalidité physique entraînant des problèmes de santé mentale », précise Mme Winslow.
 
D’après un portrait dressé par la Financière Sun Life en 2015, qui tire les mêmes conclusions que son homologue, l’absence de l’employé dure plus de six mois dans 44 % des cas. Une durée qui démontre le sérieux de la maladie aux yeux des assureurs. Comme quoi l’invalidité résultant d’une maladie mentale n’est finalement pas illégitime.
 
Cette perception fautive se répercute non seulement sur la stigmatisation entourant les personnes souffrant d’une maladie mentale et la difficulté à obtenir de l’aide, mais aussi sur le choix d’un régime d’assurance. D’ailleurs, près de 23 % des répondants ont admis avoir des connaissances limitées quant à ce qui est couvert par leur police.
 
« Quand on est frappé d’une maladie mentale, la dernière chose que l’on souhaite est de s’inquiéter à propos de la couverture d’assurance, souligne Maria Winslow. Vérifiez la définition d’invalidité de votre régime, et ce qui est couvert ou pas. Par exemple, certaines polices couvrent la maladie mentale et d’autres non. »
 
C’est en plus de s’entourer d’un réseau de confiance. Que ce soit par l’entremise d’un soutien médical, professionnel ou amical, l’important est de maintenir un sentiment de bien-être.