Déglaçage: le sel 30 % plus cher cet hiver
MONTRÉAL | Les municipalités de la région de Montréal devront payer leur sel de déglaçage 30% plus cher que l’an dernier, en raison d’une grève qui s’est étalée d’avril à juillet dans la plus grande mine de sel au monde, située en Ontario.
Si la Ville de Montréal consomme les 192 300 tonnes métriques de sel de déglaçage estimées cet hiver, sa facture s’élèvera à 18,5 millions $, alors que le prix moyen à la tonne est passé de 74,04$ à 96,36$ en un an.
Cette hausse de près de 30% est attribuable en partie à la grève des travailleurs de la mine Goderich, qui appartient à l’entreprise Compass Minerals, déclenchée le 27 avril dernier. La production de sel avait alors été mise sur pause pendant 12 semaines.
L’offre et la demande déséquilibrée
«Cette carence de production a déséquilibré l’offre et la demande, et a forcé l’importation de sel en provenance du Chili pour combler les besoins du marché», a expliqué la relationniste à la Ville de Montréal Marilyne Laroche Corbeil.
Une augmentation de la demande en sel dans la région des Grands Lacs aurait également contribué à la hausse du prix.
Ce n’est pas la première fois que la Ville doit faire face à une forte augmentation du prix du sel. Entre les hivers 2013-2014 et 2014-2015, le prix à la tonne avait bondi de 28,1%, passant de 58,83$ à 75,37$.
«On est à l’affût. L’achat consolidé [du sel] reste la clé pour épargner et avoir de meilleurs coûts malgré la forte pression sur le marché», a fait valoir le responsable de l’approvisionnement au comité exécutif, Jean-François Parenteau.
Trottoirs chauffants à Côte-Saint-Luc?
Cette hausse touche toutes les municipalités de la région de Montréal, dont Côte-Saint-Luc, qui a estimé à 100 000$ le coût additionnel qu’elle devra débourser pour se procurer du sel de déglaçage. La facture totale devrait donc atteindre 600 000$ cet hiver.
«C’est beaucoup pour la Ville, a mentionné le maire Mitchell Brownstein. Pour cette année, certainement, on n’a pas le choix [de payer]. On a besoin d’avoir des trottoirs et des rues qui sont sécuritaires.»
Mais l’administration de cette ville liée de près de 32 500 habitants pourrait, à moyen terme, intégrer des alternatives au sel de déglaçage dans certains secteurs. Lors de la dernière séance du conseil, qui s’est déroulée le 12 novembre dernier, la conseillère Ruth Kovac a soulevé l’idée d’investir dans des trottoirs chauffants.
«C’est quelque chose à discuter pour l’avenir, mais c’est cher», a admis M. Brownstein. «Ce n’est pas quelque chose que la ville veut faire avec les taxes des résidents encore. Mais on peut en discuter pour les nouveaux développements.»