Le taux de présence syndicale en léger recul au Québec | 24 heures
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Le taux de présence syndicale en léger recul au Québec

Gabrielle Brassard-Lecours — 37e AVENUE

 

Selon une récente étude de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), le nombre d’emplois syndiqués est en hausse dans la province, mais le taux global de présence syndicale a fléchi au cours de la dernière décennie.

D’après cette étude, « l’emploi syndiqué au Québec a augmenté de 111 000 par rapport à 2008, pour s’établir à 1 420 000 en 2018 ». Entre ces dix années, « le taux de présence syndicale a diminué, passant de 39,3 % à 38,4 % ».

Par présence syndicale, on entend le pourcentage de personnes visées par des conventions collectives par rapport à l’ensemble des employés d’une même région. « Il s’agit quand même d’une très légère baisse, même si ça fait trois ans que ça diminue un peu », explique l’économiste Mario Jodoin, qui collabore notamment avec l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS). Selon lui, cette diminution du taux de présence syndicale pourrait s’expliquer par les nombreuses compressions dans différents secteurs du marché du travail. L’économiste hésite cependant à lier cette tendance à la pénurie de main-d’œuvre, puisque cette dernière concerne surtout des emplois non syndiqués.

Les femmes de l’avant

Pour Mario Jodoin, qui a travaillé 38 ans pour le ministère maintenant appelé Service Canada, la donnée la plus intéressante de l’étude de l’ISQ est celle qui montre que le taux de présence syndicale est plus élevé chez les femmes que chez les hommes. C’est le cas depuis 2016, année où il s’agissait de l’une des premières fois ou le féminin l’emportait sur le masculin dans ce domaine. « Cela s’explique probablement par le fait que plus de femmes travaillent dans le secteur public », dit-il. En effet, ce secteur, qui compte plus de 120 000 employés syndiqués, a dépassé en nombre celui du secteur privé en 2018. « Cet écart s’explique notamment par le recul du taux de présence syndicale chez les hommes, qui est passé d’environ 40 % en 2008 à 38 % en 2018 », confirme l’étude de l’ISQ.

On compte parmi les industries du secteur public l’enseignement, les administrations publiques, les services publics, les soins de santé et l’assistance sociale, ainsi que la construction.

« Il faut aussi préciser que le Québec possède un taux de présence syndicale plus élevé que dans les autres provinces du pays », ajoute Mario Jodoin. L’étude de l’ISQ corrobore ce fait. Alors que le taux de présence syndicale du Québec représente 38,4 %, il est de 26,3 % en Ontario, de 29,1 % en Colombie-Britannique et de 24,5 % en Alberta. Aux États-Unis, tous les États américains affichent un taux de présence syndicale inférieur à 25 %.

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