La satisfaction au travail, une question de génération
Philippe Couture – 37e AVENUE
Bonne nouvelle : plus de quatre travailleurs canadiens sur cinq (83 %) sont satisfaits de leur travail, selon une étude de Léger réalisée pour Novexco - Hamster. L’étude révèle aussi que les millénariaux et les X sont moins motivés que les baby-boomers. Décryptage.
Les employeurs doivent « se préparer au changement générationnel alors que leurs employés les plus loyaux s’apprêtent à prendre leur retraite et qu’ils devront s’appuyer de plus en plus sur des employés moins engagés », conclut l’étude.
« Il ne faut toutefois pas interpréter ces résultats de façon trop carrée et conclure que les jeunes sont plus paresseux que leurs aînés », met en garde Denis Mathieu, président et chef de la direction de Novexco - Hamster, un chef de file canadien de l’industrie des fournitures pour les milieux de travail. « J’y vois surtout une transformation des mœurs, précise-t-il. Les millénariaux ne valorisent pas la loyauté comme l’ont fait leurs parents, mais ils cherchent constamment le meilleur environnement de travail, lequel est à leurs yeux aussi important que la nature de leurs tâches ou que leur salaire. Si on leur offre un meilleur environnement, ils se montreront plus engagés et plus loyaux. »
Tout est dans la nuance
L’étude montre aussi que, si les millénariaux sont prompts à abandonner un poste qui ne les motive pas (la moitié pensent changer d’emploi au cours des deux prochaines années), ils sont très investis lorsqu’ils ont trouvé le bon travail, allongeant les journées sans compter les heures et se montrant friands des activités sociales avec les collègues. « Ils ressemblent en ce sens davantage aux baby-boomers d’il y a 30 ans, en début de carrière, qu’aux travailleurs de la génération X, qui ont davantage valorisé la conciliation travail-famille et les horaires stables », dit Denis Mathieu.
Les X, par ailleurs, forment la génération la moins motivée, 19 % d’entre eux se disant insatisfaits au travail. Les baby-boomers, maintenant âgés de plus de 55 ans, semblent fidèles à leur réputation de travailleurs infatigables, affirmant être satisfaits de leur travail dans une proportion de 89 %. Ils sont également les plus engagés envers leur emploi (95 %) et les plus motivés (89 %).
Offrir un environnement de défis
Plus ouverts sur le monde, plus instruits et plutôt hyperactifs, les millénariaux cherchent des défis. « L’employeur qui leur offrira de prendre en charge des projets stimulants et qui saura leur témoigner sa reconnaissance réussira
mieux à les fidéliser », indique Denis Mathieu. Ces jeunes travailleurs sont également avides de formation continue et d’expériences internationales, mais pas nécessairement de salaires mirobolants et de promotions. « Avec eux, il faut briser la hiérarchie traditionnelle, éclater la structure, créer de nouveaux postes, mais oublier la vieille progression en ligne droite du bas vers le haut dans l’entreprise. »
Le sondage montre aussi que les 35 ans et moins croient dans une plus grande proportion que les employeurs devraient être responsables de fournir à leurs employés des services de psychologues (51 %), d’ergothérapeutes (53 %), de massothérapeutes (44 %) et de nutritionnistes (31 %). Voilà une autre manière de stimuler l’engagement et l’appartenance au travail.