Ski-doo: l’autre sport national | 24 heures
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Ski-doo: l’autre sport national

Pendant mon périple à Saint-Gabriel-de-Brandon, je n’ai pas rencontré un seul motoneigiste de moins de 40 ans. Si les jeunes ont déserté les traditionnels sentiers de motoneige, ils sont nombreux à faire du hors-piste. Pierre Généreux, propriétaire de Motoneiges Géro, dresse un parallèle entre le hors-piste et la culture snowboard. L’emblématique compagnie Burton a d’ailleurs fait produire un modèle de motoneige aux couleurs de la marque il y a quelques années. Comme les amateurs de planche, les adeptes du freeriding carburent aux sensations fortes, se filment et publient leurs exploits sur les médias sociaux. Suffit d’entrer freeride ski-doo sur YouTube pour en avoir la preuve.

Michaël Laflamme, un travailleur autonome dans la trentaine, fait du hors-piste depuis cinq ans. «Je suis tombé en amour dès la première fois.» Il m’explique que c’est lors d’un voyage entre chum de gars aux monts Valin, au Saguenay, que sa passion est née. Ne possédant pas de machine, il en avait loué une. Ses amis et lui avaient même sollicité les services du célèbre guide Pat Bill, une légende du hors-piste.

«La première heure a été la pire de ma vie. Parce que ce n’est pas facile à apprendre. Mais un coup que je suis passé au-dessus de ça, je me suis dit: “ça me prend un ski-doo à moi”. J’ai commencé par un modèle usagé. Mais ma machine brisait souvent.» Il faut dire que, dans le hors-piste, les motoneiges sont beaucoup plus sollicitées qu’en sentier «parce qu’on va à des endroits inaccessibles et qu’on se donne de la misère». C’est beaucoup d’argent et de réparations, donc. Michaël a depuis fait l’acquisition d’un nouveau bolide, neuf celui-là. Coût: environ 12 000 $.

Photo courtoisie

Michaël m’avoue que 80 % de ses loisirs en hiver sont consacrés à la motoneige hors-sentier. Cette année, il a même pris de l’avance pour pouvoir en faire avant le mois de décembre. Il a parcouru des centaines de kilomètres pour se rendre dans un endroit où il avait neigé. Il gardera l’emplacement secret.

Originaire de la Beauce, Michaël n’est tout de même pas en reste côté neige. Avec ses amis, ils se retrouvent souvent dans le coin du Massif du Sud, un paradis du hors-piste.

Quand je lui demande ce qui le fait triper dans le freeriding, le motoneigiste répond spontanément que c’est la puissance de la machine et la possibilité de voir des paysages que la majorité des gens ne verront jamais. «Dans les sentiers, je trouve que ça roule trop vite et qu’on n’a pas le temps de regarder le décor. Tandis qu’en hors-piste t’as pas le choix de prendre un break et de regarder ce qui se passe autour.»

Photo courtoisie

Et les filles dans tout ça? «Nos blondes ne s’intéressent pas vraiment au hors-piste. Elles trouvent qu’on se donne trop de trouble.» Alors, même si les gars font une ou deux sorties de sentier avec elles par hiver, dans leur cas, ça reste une affaire de gars. Notons au passage qu’Aventure Chic-Chocs organise des sorties en hors-piste spécialement pour les filles. Pierre Généreux me confirme d’ailleurs que les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser au freeriding. «Ça prend de la force et une bonne condition physique, par exemple.»

Le hors-piste, c’est donc essentiellement une affaire de chum. «C’est comme partir à moto. On ne pense plus à nos problèmes pis on va s’amuser dans des places inaccessibles.» Le nerf de tout ça, c’est la sortie entre boys et cette impression d’être à l’abri du monde.

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