12 mois de #MoiAussi

Il y a un an, la terre a tremblé. L’onde sismique provoquée par des millions de gazouillis nous a rappelé que le combat pour l’égalité des sexes était loin d’être gagné. À l’origine de cette onde de choc, deux mots : moi aussi.
Comme vous, nous avons assisté à cette prise de parole des femmes. Comme vous, nous avons été estomaquées par le nombre de témoignages d’ici et d’ailleurs qui ont permis de lever le voile une bonne fois pour toute (on l’espère) sur les sombres rapports qui teintent parfois les relations hommes-femmes.
Pour marquer le premier anniversaire de raz-de-marée de dénonciations, on a décidé d’organiser un micro ouvert en pleine Place des Festivals pour recueillir sans filtre les témoignages de monsieur-madame-tout-le-monde et savoir ce que le mouvement représentait pour eux.
Vous dire comment on ne s’attendait à rien. Après tout, c’est quand même délicat d’interpeler des passants pour les faire parler d’un sujet aussi délicat que les agressions sexuelles.
On espérait quand même pouvoir démontrer à quel point la culture du viol et ses manifestations (qui vont du harcèlement de rue à l’agression en bonne et due forme) sont l’affaire de tous.
Le but était aussi de donner une tribune à celles (et ceux évidemment) qui n’en ont pas eu au cours de la dernière année. Celles qui n’ont eu pas la chance d’avoir accès aux médias pour raconter leur histoire. Celles qui se sont retrouvés freinés dans leur élan de dénonciation par des proches ou par la lourdeur de nos institutions. Celles à qui on a fait la sourde oreille pour toutes sortes de raisons. Vous l’aurez compris, le micro ouvert était aussi une affaire d’empowerment.
Contre toute attente, l’opération a été un succès. D’abord nous avons pu compter sur la présence de Léa Clermont-Dion, féministe aguerrie, qui est venu nous livrer un discours enflammé sur les rapports de pouvoir et de domination ainsi que sur le culte de la « victime parfaite ».
Léa a remis les pendules à l’heure : les victimes n’ont pas à être tenues responsables de ce qu’il leur est arrivé et c’est à nous, en tant que société, de s’arranger pour que la honte change de camp.
Sa tirade passionnée a réussi à créer un petit attroupement et à partir de là, tout s’est enchainé très vite : des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux ont accepté de faire un petit détour par notre estrade improvisée pour partager leurs réflexions sur une foule de sujets. Geneviève Pettersen a aussi pris la parole et raconté une agression dont elle a été victime à l’adolescence.
On a tantôt célébrer la prise de conscience amenée par le mouvement, tantôt saluer le courage de celles et ceux qui ont osé briser le silence. Et puis, tel qu’espéré, il y a celles qui ont profité de cette tribune pour partager leurs expériences les plus personnelles.