Futur complexe aquatique de Rosemont: un seul vestiaire pour les hommes et les femmes
MONTRÉAL – Montréal ira de l’avant avec le projet de vestiaire universel au futur complexe aquatique de Rosemont où les hommes, les femmes et les personnes non-binaires se changeront au même endroit: un exemple d’innovation sociale, selon l’administration municipale.
Les usagers du futur complexe aquatique, qui devrait être inauguré en 2020, devront cependant se changer dans des cabines fermées. Certaines seront munies de douches et il y aura aussi des douches à aires ouvertes où la nudité sera interdite, a informé la Ville de Montréal.
«On va innover socialement», a indiqué Nathalie Goulet, responsable de l’inclusion sociale au comité exécutif de la Ville de Montréal. L’élue assure que les vestiaires seront sécuritaires. Ils permettront à des proches aidants d’accompagner des parents, par exemple.
Mme Goulet est consciente toutefois qu’il y aura des résistances au projet.
«C’est comme l’intégration des femmes dans les métiers majoritairement masculins. [...] On parlait toujours des toilettes, des vestiaires, que c’était compliqué. Non, ce n’est pas compliqué. Il faut le faire, il faut prendre la décision. Les gains sociaux sont infiniment supérieurs aux investissements nécessaires», a-t-elle ajouté.
Il existe déjà des vestiaires universels à Montréal, comme à la piscine Lévesque du Plateau-Mont-Royal.
L’Association des responsables aquatiques du Québec est favorable à leur implantation. Selon sa présidente, Lucie Roy, ils favorisent l’accessibilité tout en préservant l’intimité et permettent d’optimiser l’espace.
«Peut-être que le nombre de personnes que ça va toucher par rapport au genre ne sera pas immense, mais l’impact sur ces personnes va être immense», a fait valoir Marie-Pier Boisvert, directrice générale du Conseil québécois LGBT.
Plan d'action
Améliorer l’accessibilité universelle des infrastructures municipales fait partie des objectifs du plan d’action en développement social 2019-2020 de la Ville, présenté jeudi et doté d’un budget annuel de 20 millions $. Un montant annuel de 6 millions $ est prévu pour rendre 25 bâtiments municipaux plus accessibles.
L’élaboration d’une stratégie de lutte contre l’insécurité alimentaire fait aussi partie du plan.