Des culottes menstruelles meilleures pour l’environnement | 24 heures
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Des culottes menstruelles meilleures pour l’environnement

Image principale de l'article Des culottes menstruelles lavables à la machine
Photo 24 Heures, Béatrice Roy-Brunet

MONTRÉAL - Deux Montréalaises, qui ont développé des culottes menstruelles permettant de remplacer les produits hygiéniques à usage unique, désirent faire rayonner cette option plus écologique que les tampons et serviettes hygiéniques jetables. 

Olivia Elting et Érica Athena Lebrun, cofondatrices de la compagnie Mme L’Ovary, ont mis au point deux modèles de culottes qui se lavent à la machine, et qui sont faites de matériaux absorbants et antifuites. 

La culotte utilisée dans la journée possède une légère doublure équivalente à un protège-dessous. Trois serviettes amovibles, l’élément qui démarque la compagnie, sont incluses à l’achat d'une culotte. «Dans les journées de flux abondant, on vient simplement ajouter la serviette amovible et c’est là où ça devient l’équivalent d’une serviette hygiénique contemporaine», explique Érica Athena Lebrun. 

Les serviettes peuvent être changées au courant de la journée et enveloppées dans une pochette anti-fluide pour le transport. 

Pour la nuit, le sous-vêtement est différent : l’entièreté de la protection est cousue à la culotte, donnant une protection équivalente à une serviette hygiénique pour la nuit. 

Sociofinancement 

L’idée de créer ce produit a germé alors qu’Olivia Elting, une artiste de cirque souvent en déplacement, peinait à trouver une protection menstruelle adéquate à travers les continents. Après avoir essayé les serviettes hygiéniques lavables, cette dernière a confectionné une culotte menstruelle pour son usage personnel. Alors qu’Érica Athena Lebrun lui rendait visite au Mexique, elle a fait l’essai de l’invention de son amie. 

De retour au Québec, elles ont parcouru les foires et les festivals pour vendre quelques-unes de leurs culottes. Comme l'idée plaisait, elles ont décidé de poursuivre la conception dans la ville colombienne de Medellín. 

«Il nous manquait 5000 $ pour partir ça. On a mis ce montant comme objectif dans la campagne de sociofinancement avec en précommande des bobettes Mme L’Ovary, et finalement, en 40 jours, on a récolté 45 000 $ de précommandes», explique Érica Athena Lebrun. 

Un passage à l’émission «Les Dragons» leur aura également offert de la visibilité. 

Les deux entrepreneures estiment que 6000 femmes utilisent maintenant leurs produits. 

 

Campagne #Sangdéchet    

 

La vision des deux entrepreneures derrière Mme L'Ovary est de rendre l’accès à leurs sous-vêtements le plus facile possible et que plus de femmes les utilisent pour qu’il y ait moins de déchets. C’est pourquoi elles lanceront en octobre une campagne sur les réseaux sociaux, avec le mot-clic #sangdéchet, qui visera à ce que davantage de municipalités subventionnent une partie du coût des produits hygiéniques féminins réutilisables. 

«Il y a une subvention qui existe pour les couches lavables qui rembourse jusqu’à 50 % d’un lot pour les familles», explique Mme Lebrun. Quelques municipalités, comme Boisbriand ou Pointe-Claire, ont déjà ajouté les produits menstruels. 

Les fondatrices de Mme L’Ovary se sont également déplacées jusqu’à Ottawa pour s’exprimer sur le nouveau projet de loi du gouvernement qui prévoit de financer les protections hygiéniques sur les lieux de travail. Elles ont été mettre de l’avant que ce projet de loi devrait être instauré avec des produits réutilisables.