La marque employeur : ce que les employés cherchent en 2019
Anouk Lebel - 37e AVENUE
Offrir un salaire compétitif ne suffit plus pour attirer ou retenir ses employés. Les candidats cherchent beaucoup plus qu’un emploi ; ils veulent s’identifier à une culture, selon une récente étude de la firme Randstad. D’où l’importance pour les entreprises de développer leur marque.
Le salaire a beaucoup moins d’importance qu’avant, même s’il reste l’un des facteurs en tête de liste dans le choix d’un employeur, constate aussi Didier Dubois, stratège en marketing RH. Il explique que les candidats s’assurent surtout que le salaire offert correspond plus ou moins à ce qui est offert pour un même type de poste sur le marché.
Celui qui aide les entreprises à se démarquer auprès des candidats depuis 13 ans est catégorique : les recruteurs doivent aussi miser sur d’autres avantages pour attirer les candidats.
La proximité : un facteur déterminant
Certains employés sont prêts à troquer jusqu’à 15 000 $ leur salaire annuel pour la possibilité de travailler près de chez eux. « Il y a quelques années, ils nous disaient 5 000 $ », se souvient-il.
S’il est difficile de déménager ses bureaux ou son usine, des accommodements sont possibles. « On peut par exemple offrir des horaires plus flexibles, comme la possibilité d’arriver entre 7 h et 9 h 30 et de repartir en conséquence, 8 heures plus tard », illustre-t-il. La possibilité de travailler de temps en temps à partir de la maison peut aussi contrebalancer la distance.
Une entreprise dont le siège social se trouve à Sherbrooke, par exemple, peut aussi opter pour l’ouverture de bureaux satellites à Laval et sur la rive sud, près de Montréal, pour élargir son bassin de candidats.
Un emploi pour développer sa valeur sur le marché
Les gens savent désormais qu’ils ne travailleront pas pour la même entreprise toute leur vie, et les employeurs doivent s’adapter à cette réalité, ajoute Didier Dubois. « Les candidats veulent savoir s’ils vont pouvoir progresser ; non seulement apprendre, mais développer leur valeur sur le marché du travail », explique-t-il.
C’est particulièrement vrai pour la génération Z – les jeunes de 18 à 24 ans – encore en début de carrière, selon la version canadienne de la Recherche marque employeur 2019, réalisée par la firme Randstad.
Le climat de travail figure aussi parmi les cinq critères principaux dans le choix d’un employeur, selon cette étude.
Mettre en valeur sa marque
Internet en général et les portails d’emploi en particulier restent des canaux de choix pour chercher un nouvel employeur.
Dans ce contexte, Didier Dubois croit que les entreprises devraient en faire davantage pour mettre en valeur les avantages qu’elles offrent à de potentiels candidats.
« Les offres d’emploi dynamisées, où on parle au candidat pour le séduire, restent minoritaires », déplore-t-il. La majorité des offres continuent de mettre l’accent sur les tâches et les compétences recherchées pour le poste, sans mettre en valeur la culture et les avantages offerts par l’entreprise.
Il reste que les entreprises sont beaucoup mieux adaptées à la nouvelle réalité du marché du travail qu’il y a cinq ans, selon lui. « Un grand nombre d’entreprises ont compris que le marché est renversé et que les candidats d’aujourd’hui magasinent leurs employeurs. »