Troisième budget Plante : Des dépenses sans précédent | 24 heures
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Troisième budget Plante : Des dépenses sans précédent

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L’administration Plante peine à contenir ses dépenses, qui seront en hausse de 8,1 % l’an prochain. Elle a tout de même réussi à limiter la hausse des taxes foncières à 2,1% pour les immeubles résidentiels, soit à peine au-dessus de l’inflation.   

En dévoilant un budget de 6,17 G$ hier matin, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a rejeté l’étiquette de «dépensière».  

Et cela, même si les dépenses de la Ville ont augmenté de presque un milliards ( soit 17%) au cours des trois dernières années.  

«Je ne sais pas d'où vient cette notion de dépensière, mais pour moi ce n’est pas du tout collé à la réalité», s’est-elle défendue.   

En 2020, La Ville prévoit dépenser 463 M $ de qu’en 2019. Plus de la moitié de cette somme proviendra du gouvernement provincial.  

On ne demande pas aux Montréalais de payer davantage. On est collés à l’inflation (pour la hausse de taxes)», a indiqué Valérie Plante.  

Selon le Conference Board du Canada, l’inflation pour la région métropolitaine de Montréal s’établira à 1,9 % en 2020.  

La hausse du compe de taxes varie selon les arrondissements (voir encadré) et les types de résidences.  

Pour la résidence unifamiliale moyenne, évaluée cette année à 533 818$, le compte de taxe passera de 4066 $ à 4150 $, soit 84 $ de plus.  

Le compte de taxes des immeubles de six logements et plus montera en moyenne de 4,5 % tandis que celui des immeubles non résidentiels (comme les commerces et les industries) augmentera de 1,5 %.  

Près de 1 G$  

«On a un autre budget de Projet Montréal qui démontre que c’est une administration dépensière et irresponsable, a pesté Lionel Perez, chef de l’Opposition officielle. On a dépassé le cap psychologique de 6 G $, c’est du jamais vu à Montréal.»  

Comment expliquer cette hausse des dépenses?  

Selon la Ville, c’est notamment à cause d’une augmentation de 63 M $ pour le logement abordable et 64 M $ pour le service de la dette, ainsi que 190 M $ pour le paiement au comptant des immobilisations.   

Moins d’investissements prévus  

Parallèlement au budget, la Ville a présenté son plan triennal d’immobilisations (PTI), qui concerne les investissements, essentiellement en infrastructures.  

Les investissements pour les trois prochaines années ont été revus à la baisse et s’établissent à 6 G$ dans le PTI 2020-2022, contre 6,4 G$ dans le PTI 2019-2021.  

Comme le révélait notre Bureau d’enquête vendredi, les investissements accrus dans les infrastructures vieillissantes au cours des dernières années ont fait en sorte que la Ville a emprunté plus que prévu et doit désormais ralentir la cadence.  

Hausse moyenne des taxes résidentielles, selon les données de la ville de Montréal   

  • Moyenne de Montréal – 2,1 %  
  • Ahuntsic-Cartierville – 1,4 %  
  • Anjou – 0,1 %  
  • Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce – 3,1 %  
  • Lachine – 1,7 %  
  • LaSalle – 1,6 %  
  • L'Île-Bizard—Sainte-Geneviève – 1,2 %  
  • Mercier—Hochelaga-Maisonneuve – 1,2 %  
  • Montréal-Nord – 2,3 %  
  • Outremont – 2,8 %  
  • Pierrefonds-Roxboro – 2,0 %  
  • Plateau-Mont-Royal – 3,1 %  
  • Rivière-des-Prairies—Pointe-aux-Trembles – 0%  
  • Rosemont—La Petite-Patrie – 2,5 %  
  • Saint-Laurent – 1,4 %  
  • Saint-Léonard – 0,6 %  
  • Sud-Ouest – 2,8 %  
  • Verdun – 3,2 %  
  • Ville-Marie – 3 %  
  • Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension – 1,5 %    

  

Le budget en bref  

Plus de vélos électriques  

Une somme de 500 000 $ est prévue dans le budget pour ajouter 1000 nouveaux vélos électriques en libre-service en 2020. Au total, 2266 BIXI électriques seront déployés d'ici 2022.   

• À lire aussi: 2200 vélos électriques s'ajouteront chez BIXI d'ici 2022  

650 000$ pour la ligne rose  

La mairesse Plante a de nouveau allongé de l’argent pour son projet chouchou, la ligne rose du métro de Montréal. Une somme de 650 000$ est prévue pour la ligne rose et le projet de revitalisation de la rue Notre-Dame Est. Mais il faudra être patient. On ne parle que d’«études».   

Moins d’argent pour les routes  

La Ville a revu à baisse les investissements prévus dans les infrastructures routières.  

1,54 G $ sont maintenant prévus pour la période 2020-2022. L’an passé, l’administration Plante-Dorais envisageait plutôt d’injecter 1,95 G $ dans les routes sur trois ans  

«Nous avons entrepris un important exercice de priorisation, a commenté Mme Plante. Évidemment cela ne veut pas dire que les cônes oranges vont disparaître du jour au lendemain.»  

La sécurité autour des ponts et tunnels, ainsi que des piétons et cyclistes seront priorisés.  

Dette élevée pour longtemps  

Les emprunts continuent de faire mal à Montréal. La Ville prévoit que le ratio entre sa dette et ses revenus restera au-dessus de la limite qu’elle s’est elle-même imposée, soit 100%, jusqu’en 2027.  

• À lire aussi: Le taux d’endettement restera au-dessus de 100% pendant sept ans  

La dette s’élève actuellement à environ 6,1 G$, soit environ 110% des revenus annuels de la Ville.  

Même si l’administration municipale prévoit payer davantage d’infrastructures au comptant, c’est-à-dire sans emprunter, elle estime que son taux d’endettement sera de 120% en 2026. Ensuite, ce taux devrair redescendre.  

Selon l’opposition officielle, l’administration Plante demande «un chèque en blanc pour s’endetter jusqu’en 2026». «C’est inacceptable», a pesté le maire de Saint-Laurent, Alan De Sousa. 

 

Entrevue de Benoit Dorais, président du comité exécutif de la Ville de Montréal, à QUB radio:


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