Michaël Nguyen: Noé sur son arche
Aux dires du journaliste judiciaire à The Gazette Paul Cherry, au palais de justice de Montréal, tout le monde connaît Michaël Nguyen.
Pour le jeune journaliste judiciaire du Journal de Montréal, récemment élu président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), la prochaine année sera riche en défis. Il devra notamment aller au front pour améliorer le financement des médias de la province. Comme quoi, si les médias sont tous sur une arche, Michaël, c'est un peu Noé. Pas de pression.
«On a commencé en suivant les mêmes procès en même temps», se souvient Paul Cherry. Paul et Michaël se sont rencontrés en 2011, alors que Michaël travaillait pour le médias Rue Frontenac. «Il ne travaillait même pas pour un "vrai journal" et déjà, il avait la bonne attitude», se rappelle son confrère.
Malgré la concurrence entre médias, le domaine judiciaire est une branche journalistique où il est bon d’avoir des alliés et les deux journalistes ont vite développé des affinités. «On a commencé en suivant deux procès en parallèle: celui de Stéphanie Meunier qui avait tué un enfant de quatre ans et le procès du meurtre de Natasha Cournoyer. C’était terrible à suivre et il fallait être très professionnel. Michaël, déjà, suivait les deux sans problème et arrivait toujours extrêmement bien préparé.»
Même durant ses premières expériences, il avait l’air de pratiquer le métier depuis dix ans et aujourd’hui, son comparse est catégorique: il y a une personne que tout le monde connaît au palais de justice et c’est Michaël. «Il connaît tout le monde, lance Paul Cherry. C’est difficile de marcher avec lui dans le corridor sans se faire arrêter par quelqu’un qui a un commentaire ou une question pour lui. Malgré mes nombreuses années d’expérience, je n’ai jamais eu autant de contacts que lui.»
La position de Michaël à la tête de la FPJQ représente de grandes chaussures à chausser. Les montagnes à gravir seront nombreuses. «Quelque chose doit se passer avec les Facebook et Google de ce monde qui prennent nos contenus et se les approprient, dit M. Cherry. Quand The Gazette ou Le Journal de Montréal nous envoie couvrir un procès, ça coûte de l’argent. Ce n’est pas normal que ceux qui bénéficient de notre information n’aient pas à payer.»
Si un contenu est repris et résumé par une autre compagnie, gratuitement, «ce n’est pas juste», s’exclame Paul Cherry. Il est convaincu que les aptitudes de Michaël seront nécessaires à notre milieu, autant pour faire valoir nos droits que pour dénicher le financement nécessaire à la préservation d’une information de qualité rémunérée au Québec.