Mieux encadrer les prix des loyers pour contrer la crise du logement au Québec
Alors que le Québec traverse une crise du logement, des groupes de défense de locataires réclament que la province s’inspire de mesures mises en place ailleurs pour encadrer le prix des loyers. «On réclame un contrôle comme il se fait un peu en Ontario. Un prix fixe, un pourcentage d’augmentation établi selon l’inflation annuelle, explique le porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), Maxime Roy-Allard.
«Avec cette mesure, les propriétaires ne peuvent pas dépasser ce pourcentage, à moins de pouvoir le justifier, par exemple s’ils ont fait des travaux importants», ajoute M. Roy-Allard.
Pour lutter contre une crise du logement, d’autres grandes villes ont pris des mesures qui pourraient inspirer le Québec.
L’exemple de Paris
À Paris, les loyers avaient augmenté en moyenne de 50% entre 2005 et 2015. Une loi a donc été mise en place pour que les prix soient fixés selon une fourchette de prix. Un prix plafond est ainsi prévu par quartier.
Pour la mairie de Paris, la mesure a été efficace pour contrer la crise du logement puisqu’elle a permis une hausse de 1% seulement en un an, selon ce qu’a déclaré à France Info l’adjoint à la mairie de Paris en charge du logement, Ian Brossat.
Fortement touchée par la gentrification, la ville de Berlin a quant à elle carrément choisi de geler certains loyers pour une période de cinq ans.
À New York, on est désormais bien loin de l’image de la série «Friends» avec ses logements abordables en plein Manhattan. En 2019, l’État a adopté une loi censée arrêter l’embourgeoisement croissant. Le texte supprime des dispositions qui permettaient aux propriétaires de contourner l’encadrement des loyers lors d’un changement de locataire.
Parcours du combattant
Des appartements hors de prix, une compétition plus intense que jamais, de nombreux critères exigés par les proprios : trouver un appartement au Québec peut devenir un parcours du combattant.
«J’ai commencé mes recherches fin juillet 2019 et j’ai finalement à la fin novembre», raconte à Tabloïd Nadine Dumas, qui a vécu les conséquences de la crise à Montréal.
La crise du logement locatif que connaît le Québec s’explique avant tout par la rareté des appartements disponibles : le taux de logements inoccupés dans la province est de 1,8 %, selon le dernier rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Il en faudrait 3 % pour un marché en bonne santé.