Alerte au Coronavirus: les masques plus visibles ici aussi

De plus en plus de Montréalais portent des masques dans la rue, dans les autobus et dans le métro alors que l’inquiétude face au coronavirus a monté d’un cran hier.
• À lire aussi: Les hôpitaux dévalisés de leurs masques
• À lire aussi: La demande de masques explose en pleine psychose
• À lire aussi: Voici la chambre d’hôpital que vous ne voulez jamais occuper
Il a fallu moins d’une heure à deux photographes du Journal pour capter une demi-douzaine de piétons se promenant avec des masques, hier à Montréal. La plupart étaient d’origine asiatique.
Une équipe du journal 24 Heures a aussi constaté que des usagers du transport en commun évitent soigneusement de poser leurs mains sur les barres d’appui, ou encore le font en tenant une petite lingette, dans les wagons de métro et les autobus.
« C’est par précaution », a simplement glissé une jeune femme masquée, avant d’embarquer dans le métro à la station Lionel-Groulx.
« Je porte un masque dans le métro depuis que [le coronavirus] est arrivé ici », confie sans gêne une femme dans la cinquantaine de passage à la station de métro Pie-IX, qui n’a toutefois pas voulu décliner son identité. Elle transportait aussi une petite bouteille de gel pour se désinfecter les mains.
Ces petites bouteilles de désinfectant et les masques disparaissent d’ailleurs rapidement de plusieurs commerces, comme a pu le constater Le Journal hier.
Tablettes vides
Des pharmaciens commencent en effet à observer les effets de la crainte que suscite l’épidémie de coronavirus.
« On doit rationner », dit Audrey Viens, pharmacienne chez Brunet, à Chambly, où une limite de trois masques et de trois bouteilles de Purell par client a été instaurée.
« J’en ai encore, mais en fin de semaine, tout le stock est parti », remarque Judith Cayer, pharmacienne chez Familiprix, à Chambly, en Montérégie.
GOJO Industries, qui produit le populaire Purell, nous a confirmé ne plus parvenir à combler la demande.
Tôt en journée, les autorités ont senti le besoin de faire visiter aux médias des chambres d’hôpital conçues pour accueillir des patients infectés et contagieux.
Pour ce qui est des masques, la pénurie est généralisée et a commencé il y a plusieurs semaines. Des mesures ont même été prises pour restreindre l’accès aux stocks dans les hôpitaux de la région de Québec.
Kathie Therrien, aide-gérante dans une succursale Pharmaprix, à Longueuil, estime qu’on lui demande des masques au moins 25 fois par jour.
Plus pour les malades
En fait, les masques sont plus utiles à ceux qui ont déjà des symptômes de grippe qu’à ceux qui voudraient s’en protéger, doivent-ils donc rappeler.
« Mais les gens ont quand même peur » et préfèrent ne pas prendre de risque, observe Mme Therrien.
« Il y en a qui sont gênés, qui disent : ce n’est pas à cause de ça [du coronavirus]. »
Reste que certains ont raison d’être prudents, notamment lorsqu’ils ont le cancer et que leur système immunitaire est affaibli par la chimiothérapie.
« Même eux, je n’arrive pas à leur en fournir », déplore-t-elle.
Quelques pharmaciens se sont aussi fait demander par des clients s’ils pouvaient obtenir une plus grande quantité qu’à l’habitude de leurs médicaments prescrits, au cas où ils se retrouveraient en quarantaine.
« On commence à en entendre parler, un client, une fois de temps en temps, qui a peur qu’il n’y ait plus de Tylenol », illustre Colette Larochelle, technicienne au laboratoire du Jean Coutu de Sainte-Julie.
L’Ordre des pharmaciens a d’ailleurs publié un billet sur son blogue la semaine dernière afin de mettre son bémol.
« On ne recommande pas ça », dit le président Bertrand Bolduc.
Non seulement une telle ruée vers les médicaments pourrait entraîner une pénurie artificielle, mais elle pourrait aussi avoir des conséquences sur la santé des patients qui décideraient d’en faire un mauvais usage, explique-t-il.
– Avec Pierre-Paul Biron, Journal de Québec et le journal 24 Heures
Le bilan du jour
- 2944 Décès en Chine
- 3117 décès totaux
- 90 912 cas confirmés totaux
- 27 cas confirmés au Canada
Source : Johns Hopkins University