COVID-19: la chasse aux délinquants est ouverte
Pour endiguer la pandémie de coronavirus, de plus en plus de citoyens n’hésitent plus à dénoncer des comportements irresponsables à la police. Même les petits rassemblements entre amis à la maison, d’ailleurs interdits par décret ministériel, ne semblent plus tolérés socialement.
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Seulement au courant de la nuit de samedi à dimanche, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a dû intervenir « une dizaine » de fois pour disperser des petits groupes dans des résidences privées, à la suite de signalements du public.
De plus, dimanche soir, la police est de nouveau intervenue à Québec pour disperser un regroupement de personnes âgées de plus de 70 ans dans un resto-bar.
De son côté, le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) indiquait avoir déjà reçu plus de 80 appels de citoyens qui voulaient dénoncer des rassemblements.
Bonne collaboration
Dans la vaste majorité des cas, « les gens sont réceptifs et collaborent aux consignes des policiers, renseigne le porte-parole du SPVQ, Étienne Doyon. Notre philosophie d’intervention policière, c’est vraiment de miser sur la communication, la sensibilisation pour obtenir la collaboration des gens, et ça fonctionne très bien. »
Ceux qui collaborent reçoivent un simple avertissement. À une reprise, par contre, un individu « démontrait une absence totale de collaboration », a noté M. Doyon.
Pour limiter le nombre d’infections, les rassemblements de toute nature étaient déjà fortement découragés par le premier ministre, François Legault, depuis plusieurs jours. Un décret ministériel, vendredi soir, est venu les interdire plus formellement, sauf en des circonstances bien précises.
« Je continue à être très satisfait du respect des consignes dans la grande, grande, grande majorité des cas », a déclaré M. Legault, dimanche, en disant compter sur « la collaboration de tous les Québécois » et ne pas privilégier la voie de la répression.
Il reste que, dans certains lieux publics, la distance sécuritaire d’au moins deux mètres est difficile à mettre en place.
« La moitié du monde ne respecte pas la distance minimale. M. Legault devrait serrer la vis un peu plus fort là-dessus. Il y a beaucoup de gens qui viennent à deux ou à trois, plutôt que tout seuls », a par exemple déploré le fermier Michel Trottier au marché Jean-Talon, à Montréal.
Surprise pour des joggeurs
Ailleurs dans la métropole, comme au parc Mont-Royal, la consigne semblait mieux comprise. Des couples ou des familles faisaient le plein de soleil, mais il n’y avait pas de rassemblements comme à l’habitude.
« C’est bien beau le confinement, mais il faut continuer de vivre. [...] Les gens respectent le deux mètres », a lancé Danielle Lachance, secrétaire médicale, croisée avec son amoureux au parc Lafontaine.
Dans la capitale nationale, toutefois, des joggeurs et des marcheurs ont eu toute une surprise dans le populaire, mais relativement exigu, escalier du Cap-Blanc, qui relie la rue Champlain, en Basse-Ville, et les plaines d’Abraham, en Haute-Ville. Des policiers ont demandé à tout le monde de quitter les lieux, en avant-midi, parce que les usagers étaient trop rapprochés les uns des autres.
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