Absence d’information dans les aéroports: ils ont eu peur d’avoir contaminé tout le monde | 24 heures
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Absence d’information dans les aéroports: ils ont eu peur d’avoir contaminé tout le monde

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Courtoisie

Jeudi dernier, dans mon article relatant mon test de dépistage de la COVID-19, je parlais de cette jeune famille qui semblait déroutée par un retour de voyage abrupt.

Ce que j’ignorais, c’est que leur niveau d’inquiétude était définitivement supérieur à mes observations.   

Marie-Christine Côté et sa famille sont rentrées de voyage un tout petit peu trop tôt pour faire partie des gens bien informés à l’aéroport. Comme tous les quatre ont vaqué à leurs occupations régulières dès leur retour, ils étaient persuadés d’avoir contaminé de nombreuses personnes quand la mère de famille a commencé à présenter des symptômes de la maladie une semaine après leur retour au pays.   

Le 9 mars dernier, Marie-Christine Côté, son conjoint et leurs deux jeunes enfants sont revenus d’une semaine de vacances inoubliable à Cuba, leurs premières vraies vacances à quatre. «À l’aéroport Montréal-Trudeau, il n’y avait rien qui nous indiquait que quelque chose de grave se tramait ou qu’il fallait faire preuve d’une quelconque prudence, raconte Marie-Christine. Pourtant, à notre départ de Cuba, les douaniers là-bas portaient tous des masques.»   

Ils ont suivi les développements concernant les mesures de sécurité pour les voyageurs, mais ils ne se doutaient pas qu’ils pouvaient être concernés. «C’est seulement quand j’ai commencé à avoir des symptômes importants, une semaine après notre retour, que j’ai commencé à paniquer», dit la jeune maman résidente de la Rive-Sud de Montréal.    

Elle s’est immédiatement retirée dans sa chambre à coucher, craignant de contaminer ses enfants si ce n’était déjà fait. Une fièvre à 39 degrés, de fortes pressions thoraciques en plus d’une intense toux lui ont fait craindre le pire pendant une autre semaine avant que sa famille et elle puissent finalement obtenir le test de dépistage de la COVID-19. Ils étaient derrière moi dans la file d’attente mardi dernier.   

Mme Côté a le sentiment que, comme plusieurs autres voyageurs revenus en sol canadien durant la «zone grise» précédant le 14 mars, elle a été oubliée par le gouvernement. «J’ai passé près de deux semaines à faire la liste de tous les clients que j’avais rencontrés, en plus de tous nos amis et notre famille, car on avait célébré mon anniversaire la veille du début de mes symptômes», explique-t-elle à bout de souffle. Elle avait aussi recensé tous les amis que ses enfants avaient vus à la garderie et à l’école et se sentait coupable que son mari soit allé travailler sur son chantier de construction actuel qui est, par malchance, dans un CHSLD.   

Au bout du compte, plus de peur que de mal – mais beaucoup de peur – puisque les quatre tests de dépistage de la famille se sont avérés négatifs.   

C’est ce samedi que le dernier résultat de dépistage est arrivé, celui de sa fille. «Le stress est enfin tombé, annonce la maman, soulagée. J’ai vraiment été dans une importante incertitude et une impuissance. C’était très difficile pour moi de ne pas avoir de contact avec mes enfants. Mon plus jeune a eu des problèmes respiratoires l’automne dernier, donc je me disais que c’était vraiment grave s’il l’attrapait.»   

La distanciation sociale est plus douce dans leur maison depuis samedi, mais des questions demeurent. «Tous les gens qui sont revenus dans les mêmes journées que nous autres n’ont rien reçu. Pas d’informations, pas de quarantaine obligatoire», ajoute Mme Côté, craignant que d’autres touristes revenus en même temps qu’eux n’aient pas pris les mesures d’isolement de leur propre chef.    

***   

Et pour ceux qui souhaite être rassurés, mon résultat de dépistage était également négatif.