Pénurie de médicaments : les pharmaciens se disent anxieux
En plus d'une charge de travail élevée, des hôpitaux du Québec s’inquiètent de la pénurie de plusieurs médicaments. Cet enjeu majeur oblige les professionnels de la santé à trouver rapidement des alternatives pour certains patients hospitalisés.
«On a dû faire revenir de plus vieux médicaments qu'on n'utilisait plus, explique Caroline Leblanc, pharmacienne à l'Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval. Ce n'est pas qu'ils ne sont pas efficaces, mais parfois ils causent un peu plus d'effets secondaires c'est pour ça qu'ils ont été remplacés par des médicaments plus innovateurs mieux tolérés.»
Plusieurs médicaments sont en grave pénurie mondiale. «On a beaucoup de difficulté à s'approvisionner», lance Mme Leblanc. Le manque de médicaments concerne surtout les sédatifs, les analgésiques et les bloqueurs neuromusculaires. Un des exemples, mentionnés par François Legault en conférence de presse hier, est le Propofol, cet anesthésique permet d'induire et maintenir le sommeil d'un patient.
Retour à d'anciens médicaments
Cette pénurie force les soignants à revenir à certains médicaments plus anciens et parfois plus enclins à déclencher des effets secondaires. Cette contrainte impose de faire des choix plus judicieux : «ce n'est pas tous les patients qui vont pouvoir recevoir ces médicaments», explique Caroline Leblanc.
80 % des tests en laboratoire dédiés à la COVID-19
Un autre élément non négligeable dans les hôpitaux est la charge de travail intense, souligne Nathalie Moreau, coordonnatrice technique au laboratoire de biologie moléculaire du CHUM : «On manque de personnel, la cadence de travail est très élevée».
En moyenne, son laboratoire réalise de 600 à 800 tests par jour. Lors des journées les plus occupées, son équipe peut effectuer jusqu'à 2200 tests. «Le COVID-19 représente 80% de notre charge de travail, ça veut dire qu'on a abandonné 80 % de nos tests présentement», explique Mme Moreau qui garde un oeil sur le travail qui devra être fait après cette crise majeure.
«Ça nous rajoute un stress, résume Caroline Leblanc, qui reste malgré tout optimiste. On est quand même anxieux, mais on sent qu'ensemble, on peut y arriver.»