Crise de la COVID-19: qu’arrive-t-il avec les icônes de Montréal?
Même les icônes de Montréal qui semblent habituellement intouchables ont été affectées par l’épidémie de COVID-19. Le 24 Heures s’est rendu dans quatre lieux emblématiques de la métropole pour voir ce qu’il s’y passait.
Le restaurant Schwartz’s
En temps normal, une file de gens s’aligne devant le restaurant Schwartz’s, sur le boulevard Saint-Laurent, pour manger un sandwich à la viande fumée.
L’établissement du Plateau-Mont-Royal a été lourdement affecté depuis le début de la crise: 80 % de la clientèle s’est évaporée, a expliqué le gérant du restaurant, Frank Silva. Celle-ci était majoritairement composée de touristes et de travailleurs du quartier.
«La file d’attente est maintenant à la pharmacie qui est juste à côté du restaurant», souligne M. Silva. «Nous avons deux ou trois personnes en avant du restaurant, mais c’est seulement parce que nous limitons l’accès à l’intérieur.»
L’équipe est aussi tombée de 55 à seulement neuf employés, et M. Silva ne voit pas de reprise au maximum de la capacité avant la fin de l’été. Il espère que cette crise n’aura pas un trop gros impact sur l’avenir du restaurant, ouvert depuis 1928.
«Ça fait des années que je viens ici, je n’ai pas envie d’arrêter», a avoué l’un des rares clients croisés sur place mercredi.
L’oratoire Saint-Joseph
L’oratoire Saint-Joseph est fermé depuis le début du confinement et propose une messe en ligne pour ses fidèles. Quelques dizaines de personnes pouvaient quand même être observées jeudi matin en train de monter et descendre les escaliers devant ce lieu de pèlerinage situé dans le quartier Côte-des-Neiges.
Certains y faisaient tout bonnement leur entraînement matinal, mais Cornelia Ihing, qui a perdu son emploi au début de la crise, venait pour sa part se rapprocher de Dieu en cette période qu’elle qualifie de jamais vue.
Elle s’affairait à ramasser des déchets en regardant la métropole du haut des marches.
«Je viens de plus en plus souvent depuis le début de la crise, ça me permet de faire de l’exercice et de consolider ma foi», a-t-elle exprimé.
La Banquise
Les files d’attente qui se forment devant La Banquise après la fermeture des bars ne sont plus qu’un souvenir en cette période de COVID-19. Désormais, le restaurant connu pour ses fameuses poutines 24 h sur 24 opère de 11 h à 1 h, et seulement pour emporter.
«On suggère aux clients d’appeler avant pour ne pas encombrer la place. La sécurité de tout le monde passe avant tout», mentionne le propriétaire de l’établissement de la rue Rachel, Marc Latendresse.
Lors du passage du «24 Heures» mercredi, les services de préparation aux livraisons, une nouveauté, occupaient majoritairement les lieux, et les clients qui se présentaient ne faisaient qu’une incursion rapide.
M. Latendresse ne s’attend pas à une reprise des activités normales pour un bon moment. «Ce n’est pas tout le monde qui va vouloir [rapidement] retourner dans une salle de restaurant. Plusieurs vont attendre de voir probablement la courbe s’aplatir», a-t-il jugé.
L’Orange Julep
Le restaurant Orange Julep faisait presque exclusivement des commandes pour emporter bien avant la pandémie de la COVID-19. L’emblématique boule orange située tout près de la station de métro Namur n’a pas de salle à manger, mais plutôt un énorme stationnement le long du boulevard Décarie.
Le fonctionnement est donc resté le même qu’auparavant, sauf pour l’application de mesures de distanciation sociale, notamment dans la file d’attente. L’établissement est encore ouvert tous les jours, de 8 h à minuit.
Mercredi midi, le stationnement comptait plusieurs clients prêts à se procurer leur célèbre jus d’orange qui fait la notoriété du restaurant depuis 1932.
Plusieurs clients sur place ont spécifié venir expressément pour ce produit.
«Ça faisait super longtemps que je n’étais pas venu, alors je me suis dit: "pourquoi pas arrêter"», a avoué un client qui attendait en file pour commander.