Profilage racial à Montréal: «le directeur du SPVM absent depuis le début de la crise» selon un ex-policier | 24 heures
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Profilage racial à Montréal: «le directeur du SPVM absent depuis le début de la crise» selon un ex-policier

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Un conseiller du Centre de recherche-action sur les relations raciales estime que le patron du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sylvain Caron, n'est pas la personne qu'il faut pour mettre fin au profilage racial. 

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L'ancien policier Alain Babineau dénonce le fait que le chef du SPVM n’ait rien fait pour changer les choses, malgré un rapport accablant publié à l’automne dernier.

«La recommandation au niveau de la candidature du directeur de police telle qu’expliquée dans le rapport de l’Office municipal de consultation publique de Montréal (OCPM) est que [le candidat] «reconnaisse le système du profil racial, qu’il maîtrise des compétences pour procéder à un changement de culture organisationnel [au sein du SPVM]», note Alain Babineau, qui a aussi été policier à la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

«Ça ne rencontre pas exactement le profil du directeur présent, M. Caron, qui a été absent depuis le début sur le dossier du profilage racial», dénonce M. Babineau.

Même si le directeur Caron a voulu participer à la grande manifestation contre le racisme et qu’il était même prêt à poser un genou par terre, «il n’a rien fait» depuis des mois selon le conseiller.

«Quand le rapport des chercheurs est sorti au mois d’octobre, il a montré son étonnement, mais après ça, il a été porté disparu depuis le mois d’octobre! Il est ressorti il y a deux semaines pour annoncer la mise en place d’une politique, mais encore une fois, la reconnaissance du profilage racial et systémique, la reconnaissance de la discrimination systémique à l’intérieur du SPVM n’a pas été reconnue», se désole Alain Babineau.

«On a besoin d’un leader à la tête du SPVM. Sylvain Caron n’a pas démontré qu’il était ce leader. Ce sera aux élus de montrer de qu’ils vont faire avec ça», conclut l’ex-policier.

Les personnes autochtones, arabes ou noires sont beaucoup plus à risque de se faire interpeller par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) que les personnes blanches, montrait le rapport de trois chercheurs universitaires à l’automne dernier.

Les résultats de cette étude, basés sur les interpellations effectuées entre 2014 et 2017 par le SPVM, démontraient qu’une personne noire a 4,2 fois plus de chances d’être l’objet d’une interpellation qu’une personne blanche. Ce chiffre grimpe à 4,6 fois pour une personne autochtone, tandis qu’une personne arabe est deux fois plus à risque qu’une personne blanche.

Le nombre d’interpellations a bondi sur cette période de 143% au sein de la population. Il a toutefois quadruplé auprès des personnes arabes et été multiplié par sept auprès des Autochtones.