Musée des beaux-arts de Montréal : le mandat de la directrice devait être renouvelé | 24 heures
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Musée des beaux-arts de Montréal : le mandat de la directrice devait être renouvelé

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La directrice générale du Musée des beaux-arts de Montréal, officiellement limogée hier pour une affaire de climat de travail malsain qui durerait depuis des mois, s’était pourtant fait indiquer en juin que son mandat serait renouvelé.

Au cours des derniers jours, des sources ayant requis l’anonymat ont indiqué à notre Bureau d’enquête que c’est une « guerre interne » entre le président du CA du musée, Michel de la Chenelière, et la directrice Nathalie Bondil qui a véritablement mené au congédiement de cette dernière.  

  • À ce sujet, écoutez Monique Jérôme-Forget, ancienne ministre des Finances du Parti libéral, sur QUB radio:    

Le départ de Mme Bondil, une des personnes les plus respectées à travers le monde dans le domaine muséal, est directement relié à la nomination de Marie-Daily Desmarais comme directrice de la conservation du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), annoncée le 6 juillet.

Marie-Daily Desmarais est la femme de Paul Desmarais III, un des deux fils de Paul Desmarais Sr, longtemps le grand patron de Power Corporation.

ÉCOUTEZ la chronique Crime et Société de Jean-Louis Fortin, directeur du Bureau d'enquête de Québecor, sur QUB radio:

 Nathalie Bondil n’a pas une mauvaise opinion de Marie-Daily Desmarais, a-t-on pu apprendre. Néanmoins, elle ne lui reconnaissait pas l’expérience nécessaire pour un poste de cette envergure.

Le 26 juin, Michel de la Chenelière aurait informé Mme Bondil que son mandat de DG serait renouvelé, montrent des échanges de courriels que nous avons obtenus. En parallèle, il lui aurait fait comprendre qu’il s’attendait à ce qu’elle endosse pleinement le processus ayant mené à la nomination de Mme Desmarais.

Nathalie Bondil a refusé de le faire mais s’est engagée à envoyer aux employés un message « positif et constructif ».

À couteaux tirés

Puis, le 2 juillet, Michel de la Chenelière a remis à plus tard les discussions sur le renouvellement de contrat de Mme Bondil. Jadis de très bons amis, les deux sont désormais à couteaux tirés.

La directrice générale refusera ensuite un poste aux responsabilités amoindries jusqu’à la fin de son mandat actuel, avant de se faire congédier définitivement.

Hier, Michel de la Chenelière a justifié son congédiement par un climat de travail « toxique » et une « détérioration évidente du climat de travail ». Un rapport d’une firme spécialisée en gestion de ressources humaines en ferait foi.

« Les tentatives maintes fois répétées par le conseil d’administration de trouver une solution à cette situation devenue intolérable se sont butées à l’inflexibilité de madame Bondil et à son déni de plusieurs conclusions pourtant sans appel du rapport », a écrit M. de la Chenelière par communiqué.

Dimanche, dans une entrevue à La Presse, l'oncle de Paul Desmarais III André Desmarais exprimait des inquiétudes quant au départ éventuel de Mme Bondil et à l’avenir d’une grande exposition qu’elle préparait sur le peintre québécois Jean-Paul Riopelle. Il décrivait Nathalie Bondil comme « une femme exceptionnelle » avec « énormément de talent ».

Il a été impossible hier de parler à Mme Bondil. Le numéro de cellulaire de celle qui a travaillé pendant deux décennies avec le MBAM n’était plus en service.

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