«Mon congédiement, c’est du salissage, vraiment!» – Nathalie Bondil, ex-grande patronne du Musée des beaux-arts de Montréal

MONTRÉAL – Congédiée lundi, l’ancienne directrice générale du Musée des beaux-arts de Montréal, Nathalie Bondil, insiste pour dire que la raison invoquée n’est qu’un prétexte pour masquer des irrégularités et une mauvaise gouvernance du conseil d’administration de l’institution.
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Jointe au téléphone au lendemain de l’annonce de son départ, Mme Bondil, qui dirigeait le musée depuis 2007, s’est dite sous le choc et surprise par le contenu du communiqué expliquant pourquoi le conseil d’administration mettait fin abruptement à son contrat, soit pour un climat de travail jugé «toxique» par certains employés et sa non-collaboration pour régler la situation.
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«Les gens vont penser que je suis un monstre», a déploré l’ancienne directrice générale et conservatrice en chef du Musée.
«Je ne nie pas la question du climat de travail, mais je n’ai jamais fait l’objet de plaintes pour harcèlement. Il y a eu un problème avec une employée en septembre dernier qui se plaignait d’avoir trop de travail, mais on était en pleine préparation d’un gros projet et la pression était forte sur les équipes. Dès qu’on a entendu parler du problème, on a réagi [...]»
Selon Mme Bondil, la raison invoquée pour la congédier en cache une autre qui serait plutôt son désaccord avec le conseil d’administration vis-à-vis du processus de sélection d’une personne devant aider à alléger ses tâches.
«Mon congédiement, c’est du salissage, vraiment, qui masque un processus de recrutement qui est irrégulier», accuse Nathalie Bondil, commentant la façon dont le choix du conseil s’est arrêté sur la candidature de Mary-Dailey Desmarais, membre de la famille Desmarais proche du musée.
Le comité de direction – dont elle était membre – a été complètement éjecté du processus, a-t-elle déploré, affirmant que le tout s’est fait à huis clos avec seulement des membres du conseil d’administration.
«On voulait un processus transparent», a-t-elle relaté, déplorant que la candidate la plus compétente pour le poste n’a pas été retenue.
Mme Bondil met en doute la façon de faire du conseil d’administration, notamment de son président, Michel de la Chenelière.
«Le 26 juin, il voulait me renouveler jusqu’en 2023 pour le projet de nouvelle aile Riopelle. Le 6 juillet, il m’a dit: “Ton contrat se termine cet été.” J’ai demandé pourquoi, il m’a dit que c’était parce qu’il y avait un bris de confiance [et] “parce que tu me picosses”.»
«Au comité de direction, on est des picosseuses! a-t-elle lancé. Le CA a pris la direction du Musée. Nous, on agace. Ça ne peut pas fonctionner comme ça. Il y a confusion des rôles entre président et DG.»
Au moment d’écrire ces lignes, l’Agence QMI n’avait pas été en mesure de parler à M. de la Chenelière.