Achat local: les vignerons québécois font des affaires d’or
MONTRÉAL | La campagne d’achat local instaurée au Québec dans la foulée de la COVID-19 a fait grimper de 60% les ventes de vins québécois et de 80% celles des spiritueux d'ici.
Les chiffres de la Société des alcools du Québec (SAQ) ont été recueillis entre mars et juin, a expliqué l’attachée de presse Linda Bouchard. «Il semble clair que nos clients ont répondu à l’appel et ont opté pour l’achat local», a-t-elle précisé.
Le Vignoble Coteau Rougemont, en Montérégie, a vu ses ventes grimper de 15 à 20% par rapport à l’année passée. Louis Dugas, directeur des ventes et du marketing, avoue n’avoir jamais connu une si bonne année depuis que ses vins ont commencé à être distribués à la SAQ, en 2012.
«On voit qu’il y a un engouement pour tout ce qui touche l’achat local et les produits d’ici, a-t-il indiqué. Ça se traduit par de meilleures ventes en SAQ et dans les épiceries fines.»
À Rimouski, Joël Pelletier, copropriétaire de la Distillerie du Saint-Laurent, est lui aussi tout sourire. Les affaires sont bonnes pour le producteur de gin qui s’est fait connaître avec son nectar à base d’algues puisées dans le fleuve.
«On a atteint nos ventes de 2019 en début juillet, a-t-il dit. Plusieurs facteurs expliquent notre augmentation. Il y a le confinement, bien sûr, mais, dans notre cas, on a aussi introduit un nouveau produit et on commence à exporter à l’international.»
Maxime Beauregard, responsable du service à la clientèle au domaine Château de cartes, à Dunham, remarque que les ventes ont vraiment été exponentielles cette année.
«On finit les derniers embouteillages de la récolte 2019 cette semaine, a-t-il souligné. On ne sait pas si on sera capables de se rendre jusqu’à la prochaine vendange, dans le cas de certains produits comme notre vin orange et notre “petnat” [pétillant naturel].»
L’été très chaud que l’on connaît jusqu’à maintenant risque fort bien de générer une récolte plus généreuse qu’en temps normal.
«C’est même possible que les vendanges soient un peu plus hâtives, en raison de la chaleur», a fait savoir Maxime Beauregard, du Château de cartes.
De son côté, Louis Dugas, du Vignoble Coteau Rougemont, refuse de se réjouir trop vite. «Si ça continue comme ça, ce sera une très bonne année en termes de quantité et la qualité sera excellente», croit-il.
«Ceci dit, il ne faut pas avoir trop de pluie dans les deux dernières semaines avant de ramasser les raisins. Les restes des grosses tempêtes tropicales génèrent beaucoup de précipitations. Si on a ça pendant les vendanges, c’est là que ça peut se gâcher», a-t-il ajouté.