La harpiste bionique: comme dans un film de science-fiction | 24 heures
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La harpiste bionique: comme dans un film de science-fiction

Image principale de l'article La femme bionique est Montréalaise et harpiste
Simon Clark/Agence QMI

La femme bionique existe dans le monde réel, elle joue divinement de la harpe et réside à Montréal. N’en déplaise à Lindsay Wagner qui la campait au petit écran dans les années 1970, c’est à Alexandra Tibbitts que revient vraisemblablement ce titre.

Son histoire n’a rien de banal. Originaire de Californie, la harpiste bionique aurait bien pu ne jamais se produire à MUTEK et en première partie de Bleue (le projet parallèle de Patrick Watson) le 9 septembre prochain. Un accident de voiture l’a attrapé au détour de sa fraîche vingtaine en 2012 et lui a presque coûté la vie.

À présent, Alexandra Tibbits porte des implants métalliques dans la moitié de son corps, d’où ce choix de nom de scène.

«Je suis presque morte. Sur tout mon côté gauche, j’ai perdu l’usage de mon bras, de ma jambe, mon poumon a été gravement blessé au point où il a dû être intubé pendant trois jours [...]. Un hélicoptère d’ambulance est arrivé et c’est un pompier qui m’a sauvé. Je me souviens de tout.»

«Il y a un moment [dans le concert] où on retourne à cette situation de trauma, de chaos. J’utilise une bande sonore pour m’aider à recréer cet espace, ce "feeling" où tu te demandes si tu vas perdre connaissance.»

Le spectacle qu’elle présentera prochainement à la Société des arts technologiques (SAT) s’inspire, pour ainsi dire, du moment où tout aurait pu basculer.

Approche avant-gardiste

Sur scène, un dispositif électronique est connecté à son instrument pour en modifier le son, trafiquer de nouveaux bruits. Tibbits caresse les cordes de sa harpe comme d’autres pianotent sur un synthétiseur.

Alexandra Tibbitts porte des implants métalliques dans la moitié de son corps.

Simon Clark/Agence QMI 

Alexandra Tibbitts porte des implants métalliques dans la moitié de son corps.

Il n’en a, toutefois, pas toujours été ainsi. La compositrice s’est d’abord fait les dents dans les règles de l’art, dès l’enfance, comme il en va dans ces familles très musicales où on nait pratiquement avec une partition entre les mains.

«Ma grand-mère était harpiste, sauf qu'elle est décédée quand j’avais 2 ans. Sa harpe est restée chez nous, c’est mon père qui a d’abord pris des cours de harpe et j’étais vraiment jalouse. À 11 ans, après avoir appris le piano, j’ai commencé à mon tour.»

À présent, sa pratique s’ancre et se nourrit du mélange des genres. Elle puise à la fois dans la musique classique, l’électroacoustique et l’art audio, la tradition et la technologie de pointe.

«En 2011, j’étais à Vancouver pour un congrès international de harpe et j’ai entendu le concerto techno de Caroline Lizotte, une professeure de l’Université de Montréal. J’étais impressionnée de voir quelqu’un qui travaillait un peu comme une DJ.»

Dès lors, l’apprentie bachelière entreprend de poursuivre ses études à Montréal, de s’inscrire à la maîtrise à l’UdeM et de suivre les pas de cette audacieuse enseignante.

«En plus, j’ai toujours voulu faire des études dans une ville francophone parce que la harpe, c’est un instrument français à la base.»

Anglophone et francophile, musicienne classique de formation et portée vers l’expérimentation, La harpiste bionique jongle entre les langages. Sa flexibilité, doublée d'une virtuosité évidente, risque fort bien de marquer la 21e édition de MUTEK.


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Ce qu’il faut voir pendant MUTEK  

Le récital de La femme bionique affiche déjà complet, certes, mais d’autres artistes qui se produiront à MUTEK sont eux aussi apparus sur notre radar. En voici quatre.

Ouri

À l’instar d’Alexandra Tibbits, Ourielle Auvé dite Ouri a baigné dans l’univers de la musique classique avant de tanguer vers la musique électronique. La violoncelliste de formation brode aujourd’hui des pièces enduites de R&B (elle chante merveilleusement) aux rythmes langoureux.   

  

  • Jeudi 10 septembre à 21h à la Société des arts technologiques (SAT)   

Poirier

Poirier, Ghislain de son prénom, est un vétéran de la scène musicale montréalaise. Passé maître dans l’art de mélanger les cultures, le compositeur aux inclinaisons dance navigue entre le Brésil, Haïti et le Mozambique sur son plus récent album intitulé Soft Power.   

  

  • Dimanche 13 septembre à 21h à la Société des arts technologiques (SAT)   

Le désert mauve

La musicienne expérimentale Gabrielle HB fait équipe avec l’artiste visuelle Charline Dally, une créatrice montréalaise qui a également un bagage académique en design graphique et en... autohypnose! On est en droit de s’attendre à une expérience formidablement psychédélique et immersive.       

  • Jeudi 10 septembre à 18h à la Cinquième salle de la Place des Arts  

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