Les cafétérias communautaires doivent être créatives | 24 heures
/activities/restaurants

Les cafétérias communautaires doivent être créatives

Audrey Mougenot: Audrey Mougenot, directrice générale du Resto Plateau, près du métro Mont-Royal sur la rue Saint-Hubert, a trouvé le moyen d'offrir des repas aux plus démunis, tout en fermant la cafétéria pendant la pandémie. Un conteneur a même été aménagé à l'extérieur de l'édifice pour permettre de continuer de donner des repas. Photo: Guillaume Cyr.  16 septembre 2020
GUILLAUME CYR/24 HEURES/AGENCE QMI

Audrey Mougenot: Audrey Mougenot, directrice générale du Resto Plateau, près du métro Mont-Royal sur la rue Saint-Hubert, a trouvé le moyen d'offrir des repas aux plus démunis, tout en fermant la cafétéria pendant la pandémie. Un conteneur a même été aménagé à l'extérieur de l'édifice pour permettre de continuer de donner des repas. Photo: Guillaume Cyr. 16 septembre 2020

La pandémie donne du fil à retordre aux cafétérias communautaires, qui dans certains cas manquent de personnel... mais aussi de clients.

Le Chic Resto Pop offre à Hochelaga des repas complets à prix très modique pour nourrir les gens du quartier et leur permettre de briser l'isolement depuis 35 ans. Il s'agit d'une entreprise d'insertion sociale qui aide ses employés à se faire une place sur le marché du travail.

La cafétéria du Chic Resto pop, qui offre des repas à la clientèle depuis pas moins de 35 ans, est situé au 1500 Avenue d'Orléans dans le quartier Hochelaga, mercredi le 16 septembre 2020. GUILLAUME CYR/24 HEURES/AGENCE QMI

GUILLAUME CYR/24 HEURES/AGENCE QMI

La cafétéria du Chic Resto pop, qui offre des repas à la clientèle depuis pas moins de 35 ans, est situé au 1500 Avenue d'Orléans dans le quartier Hochelaga, mercredi le 16 septembre 2020. GUILLAUME CYR/24 HEURES/AGENCE QMI

Les trois mois de fermeture forcée au début de la pandémie ont bien sûr eu un impact négatif sur le Chic Resto Pop, et il est encore difficile pour l'organisation de trouver des employés et d'organiser ses collectes de fonds.

L'achalandage a baissé de moitié, ce qui a forcé l'endroit à cesser d'offrir des soupers en salle, pour seulement se concentrer sur les dîners. Des repas congelés pour emporter sont aussi disponibles.

«On est seulement à 50 % de notre achalandage. [...] On regarde pour des nouvelles sources de revenus, notamment avec les écoles, mais ce n’est pas ça qui va faire la différence avec la mauvaise situation financière», a précisé la directrice générale, Myriam Morin, qui juge que la situation est «troublante et inquiétante».

Stéphanie Crête, formatrice au service à la clientèle, est présente au Chic Resto pop depuis maintenant 2 ans et est tombée en amour avec la place, mercredi le 16 septembre 2020. GUILLAUME CYR/24 HEURES/AGENCE QMI

GUILLAUME CYR/24 HEURES/AGENCE QMI

Stéphanie Crête, formatrice au service à la clientèle, est présente au Chic Resto pop depuis maintenant 2 ans et est tombée en amour avec la place, mercredi le 16 septembre 2020. GUILLAUME CYR/24 HEURES/AGENCE QMI

La population peut aider en allant tout simplement dîner sur place au 1500 avenue d'Orléans : les repas coûtent seulement 4 $, un prix qui baisse à 2 $ pour les 7-12 ans et les femmes enceintes. Pour les enfants de 6 ans et moins, c'est gratuit.

La clientèle et le nombre de candidatures reçues augmenteront peut-être à la fin du mois, lorsque la Prestation canadienne d'urgence (PCU) cessera, espèrent les gestionnaires de l'endroit.

«Les gens préfèrent rester chez eux sur la PCU, ce qui nous fait très mal. Ils préfèrent aussi aller faire l’épicerie, que venir manger chez nous, ce qui est pourtant moins cher avec un repas complet», se désole Mme Morin.

Des gens redoute la fermeture des soupes populaire en raison de la COVID-19. Sur la photo: Patricia Durand, 53 ans, redoute la solitude si le Chic Resto Pop dans Hochelaga ferme.
PHOTO LOUIS-PHILIPPE MESSIER/24 HEURES/AGENCE QMI

LOUIS-PHILIPPE MESSIER/24 HEURES/AGENCE QMI

Des gens redoute la fermeture des soupes populaire en raison de la COVID-19. Sur la photo: Patricia Durand, 53 ans, redoute la solitude si le Chic Resto Pop dans Hochelaga ferme. PHOTO LOUIS-PHILIPPE MESSIER/24 HEURES/AGENCE QMI

«J’ai seulement un employé, alors que j’en compte habituellement de six à dix», a fait savoir Stéphanie Crête, formatrice pour le service à la clientèle depuis maintenant deux ans au Chic Resto Pop.

Pour emporter

Un établissement semblable situé sur le Plateau Mont-Royal, le Resto Plateau, a pour sa part dû cesser ses activités en salle à manger. Un comptoir extérieur a été aménagé devant ses locaux de la rue Saint-Hubert, où des repas sont distribués aux personnes dans le besoin à faible coût.

Ne pouvant recevoir plusieurs personnes dans leur cafétéria dès le mois de mars, l’organisme a eu l’idée d’aménager un conteneur à l’extérieur pour continuer à recevoir leur clientèle en décidant d’offrir des plats gratuits pour emporter au début de la crise.

Ils y installent depuis juin des tables à l'extérieur avec des parasols pour permettre aux gens de socialiser.

«On reçoit principalement des personnes âgées, majoritairement des hommes qui viennent plusieurs fois par semaine, depuis plusieurs années», a expliqué la directrice générale, Audrey Mougenot, soulignant cependant que n’importe qui peut venir.

La cafétéria communautaire avait aussi mis sur pied un service de livraison à domicile lors des premiers mois de la pandémie, afin de permettre de continuer à offrir des repas aux personnes âgées, entre autres.

Resto Pop Thérèse-De Blainville

La situation s'observe aussi à l'extérieur de la métropole. Le Resto Pop Thérèse-De Blainville, situé à Sainte-Thérèse, vit des problématiques semblables mais avec une clientèle moins nombreuse, selon son coordonnateur, Benoit Lacoste.

La cafétéria a rouvert au mois de juillet avec une capacité de 50 %, mais l’organisme communautaire qui vise l’insertion sociale n’a pas arrêté en offrant des plats pour emporter dès le mois de mars.

«Je ne crois pas qu’on va fermer, car on reçoit des fonds gouvernementaux d’urgence. On a perdu de l’argent avec les levées de fonds, qu’on ne peut plus faire, et les dons de corporatives qui doivent sauver leur entreprise avant. Mais on reçoit quand même des dons de nourriture», a dit sa directrice générale, Christine Vachon, lorsqu’elle a été questionnée à savoir si l’organisme était en difficulté.