Nuit d'horreur à Québec: deux destins tragiques unis par la malchance
Les morts horribles de Suzanne Clermont et de François Duchesne laissent leurs proches sous le choc
Au mauvais endroit au mauvais moment : la malchance a uni la destinée tragique de Suzanne Clermont et de François Duchesne, fauchés samedi soir par un tueur fou dans le Vieux-Québec.
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Mme Clermont, 61 ans, était coiffeuse dans un salon de la rue Saint-Jean. «C’était notre Madame sourire, notre rayon de soleil. Elle était toujours de bonne humeur. Je pense que je n’ai jamais vu Suzanne fâchée», a affirmé Francine Matteau. Elle connaissait la dame de 61 ans depuis une vingtaine d’années.
La femme a été tuée devant son domicile, rue des Remparts. Elle serait la deuxième victime de l’assassin.
Un voisin a confié au Journal qu’elle avait l’habitude de sortir prendre l’air en soirée : «Je venais souvent l’accompagner. Elle venait fumer sa dernière cigarette avant de se coucher, puis on jasait. C’est épouvantable... je n’ai pas de mots.»
Une voisine de la victime a tenté, en vain, de la sauver sous le regard horrifié de son conjoint.
Scène poignante : en fin d’après-midi, dimanche, un groupe de voisins a monté la rue des Remparts d’un pas solennel. Ils portaient dans un panier des gerbes de fleurs, qu’ils ont déposées devant sa maison.
Un amoureux de Québec
François Duchesne, directeur des communications du Musée national des beaux-arts du Québec, était quant à lui un «amoureux de Québec», un collègue apprécié de tous et «l’homme le plus souriant du monde entier».
Le gestionnaire aguerri de 56 ans adorait courir et marcher dans le Vieux-Québec, et photographier sa «magnifique ville» sous toutes ses coutures.
Son corps a été retrouvé à proximité de la rue du Trésor et du Château Frontenac. Il serait la première victime.
«Nous sommes sous le choc», souligne au Journal le DG du MNBAQ, Jean-Luc Murray.
«C’est l’homme le plus positif et souriant du monde entier... Le choc est vraiment grand», ajoute Marie-Hélène Raymond, qui travaillait avec M. Duchesne.
Un pilier de Nez rouge
Une autre collègue, Julie Morin, affirme que c’était un «être d’exception». «Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi positif. Il était tellement fier de travailler au Musée. C’est une super personne qui ne méritait pas de partir comme ça», témoigne-t-elle, des sanglots dans la voix.
François Duchesne, 56 ans, était impliqué dans sa communauté : auprès de la société de développement commercial du quartier Montcalm, mais également en tant que membre de Nez rouge depuis près de deux décennies.
Le fondateur de l’organisation, Jean-Marie De Koninck, n’avait que de bons mots pour M. Duchesne. Il le décrit comme un pilier, un «vent de fraîcheur», très apprécié de ses collègues. «Il était très engagé, une personne positive et souriante», souligne-t-il.
Des gerbes de fleurs
Au courant de l’après-midi, hier, des citoyens ont commencé à venir déposer des fleurs devant la résidence de Suzanne Clermont. Marielle Derome, elle, a prié pour les victimes à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec.
«La barbarie de ces actes-là... On n’aurait jamais cru que ça aurait pu arriver comme ça ici», a-t-elle confié, en essuyant ses larmes.
Les témoignages publics ont également fusé pour François Duchesne. «Mon cœur saigne, nous avons perdu un homme exceptionnel dans des circonstances horribles», a écrit sa collègue Stéphanie Drolet. « Mon oncle, mon confident. C’est injuste. Tu vas me manquer terriblement», a écrit sa nièce sur les médias sociaux.
—Avec Élisa Cloutier, Jean-Luc Lavallée, Dominic Lelièvre, Patrick Bellerose et Catherine Bouchard
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