Dans l’univers musical de Julien Bernatchez

Le comédien-humoriste star du web Julien Bernatchez réalise un vieux rêve : publier une bande dessinée de son cru. Et le mot «cru» décrit assez bien la nature du projet.
En plus d’être le principal auteur du livre, il se met lui-même en scène par l’entremise de son alter ego Bernatchez Joe.
Grâce à sa collaboration avec le co-auteur Israël Trudel Denis et les dessinateurs Étienne Laroche, Julien Charbonneau et Maxime Gérin, Bernatchez verra enfin sa bande dessinée Bernatchez Joe devenir un véritable album imprimé par les Éditions Rémi Paradis.
L’album sera disponible en librairie le 16 décembre. Juste à temps pour Noël!
Est-ce que c’est une forme de consécration pour toi de publier une BD en imprimé?
Ah oui vraiment! Moi ce que je veux surtout c’est que ça se retrouve à la Grande Bibliothèque... Pas entre les mains des jeunes par exemple!
Tu es un touche-à-tout: tu animes un podcast (Box Sophisme), tu montes sur scène avec les Pic-Bois, tu fais des capsules web. Est-ce que t’as déjà pensé à être musicien aussi?
Non parce que je n'ai jamais joué d’instrument. J’ai coulé mon cours de musique au primaire. Il fallait jouer Rock-o-rico à la flûte et j’ai pas réussi. J’étais pas capable.
En tant que cinéphile, est-ce que tu as une trame sonore de film préféré?
Ennio Morricone et la trame sonore d’Il était une fois dans l’Ouest. Les parapluies de Cherbourg (Michel Legrand) aussi. C’est peut-être mes deux vinyles de trames sonores que j’écoute le plus souvent.
C’est quoi le premier album de musique que tu as reçu en cadeau?
La trame sonore de Dangerous Mind. J'avais douze ans. C’était bien sûr pour Gangsta Paradise de Coolio... Par la suite, j'ai acheté l’album de Coolio sur lequel se trouvait aussi cette toune. Et c’est la seule que j’écoutais en 1995 avec mon petit boombox.
Est-ce que tu aimerais réaliser un film un jour?
J’aimerais ça mais je pense pas avoir le talent technique. J’ai comme une bucket list. Là, je vais faire une BD qui va être éditée. J’ai déjà été politicien, cuisinier à la télé. En toute humilité, j’ai pas 50 films en moi comme réalisateur.
Pour qui aimerais-tu réaliser un clip?
Pour mon ami Maxime Gervais. Sinon, Joël Martel ou Sonic Youth... Un des deux. Celui qui paie le plus! (Rires) On poigne un âge où on perd de la curiosité un peu. Pour ce qui est des films, je reste pas mal à l’affût. Pour la musique, je ré-écoute la même affaire qu’il y a 20 ans. Ça n'évolue pas.
Le meilleur show musical que tu as vu ?
Radiohead à l’Île-Sainte-Hélène en 2000. J'avais fait du mush et c’était assez fulgurant. J’avais beaucoup aimé ça. Sinon j’étais allé voir Smashing Pumpkins en 2007 mais c’était pas si bon que ça donc c’est pas un bon exemple. (Rires) Primus, je les avais vus il y a 5 ans au Métropolis. Ça, c’était très bon.
J’ai aussi vu Mononc’ Serge dans un show du temps des fêtes aux Foufs. Maudit que c’était l’fun! J'ai fait du body surfing. J’ai eu l’air d’un hostie d’épais. Quelqu’un m’a donné du LSD. Je fais pas tant de drogues que ça. J’en fais juste occasionnellement pour le fun. Mais là j’étais un peu saoul et j’ai accepté. J’étais gelé... Je sortais dehors et il y avait des lumières de Noël. C’était une belle soirée.
L’interprète québécois que tu apprécies le plus?
Plume Latraverse ou Jean Leloup. Je pense que j’écoute plus de Jean Leloup maintenant. Plume chez nous c’était presque une religion. On voyageait beaucoup et on écoutait presque toujours les mêmes cassettes: Plume, Renaud, Jean Leloup.
Maintenant que j’écoute un peu moins de Plume qu’avant mais j’ai presque tous ses albums en vinyle et je les redécouvre. Quand t’es jeune, c’est peut-être plus son humour scatophile qui t’amuse mais tu découvres toute l’étendue de sa poésie quand t’es plus âgé.
Un album de musique tu peux écouter d’un bout à l’autre sans skipper de tounes?
Le Dôme de Jean Leloup justement. Sinon, Mellon Collie and the Infinite Sadness. Smashing Pumpkins c’est mon band du secondaire. J’ai toutes les éditions spéciales des albums. Mellon Collie c’est peut-être même l’album que j’ai écouté le plus dans ma vie.
Souvent dans tes sketchs, tu abordes le mal de vivre, la solitude. Est-ce que tu écoutes de la musique qui va dans ce sens-là?
Constamment. C'est juste ça que j’écoute. J’aime vraiment plus la musique triste. Ça me fait du bien. Ça peut sonner inquiétant pour les gens qui nous entourent. On dirait que le mal de vivre, c’est la réalité. J’ai écouté beaucoup Dehors novembre des Colocs. Ça me parle énormément.