Le nouveau règlement sur le logement social est adopté à Montréal
Le règlement visant à augmenter la proportion de logements sociaux, abordables et familiaux dans les nouveaux immeubles a été adopté mercredi au Conseil municipal de la Ville de Montréal.
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C’était était un engagement électoral de Projet Montréal, le parti de la mairesse Valérie Plante.
Le projet règlementaire, surnommé le 20-20-20, a récolté 40 votes en faveur; 20 élus, notamment du parti Ensemble Montréal, ont voté contre.
En résumé, il augmente la part de logements de ce type requis dans les nouveaux projets immobiliers, mais laisse une marge de manœuvre aux promoteurs, qui peuvent par exemple, verser une contribution financière pour se soustraire à certaines dispositions.
Rappelons que la première version du projet de règlement avait été présenté l’été 2019, puis l’administration était retournée à la table de dessin après un rapport de l’Office de consultation publique de Montréal l’invitant à procéder avec le volet logement social mais à réviser le volet logement abordable et familial.
Une nouvelle mouture a été présentée en début de mois, pour entrée en vigueur en avril 2021.
«On a fait nos devoirs, on a fait des compromis, on s’est dit qu’on allait continuer à s’ajuster; mais là, il est le temps d’agir. Pour que Montréal demeure cette ville où la mixité économique, sociale et culturelle, on en prend soin et ça, ça ne pas se faire sans le milieu immobilier et de la construction», a fait valoir la mairesse Valérie Plante.
Non au statu quo
«Je refuse le statu quo, je refuse de laisser tomber la classe moyenne, je refuse de laisser tomber ceux et celles qui peinent à se trouver un toit, je refuse de laisser derrière ceux et celles qui doivent habitent dans un logement insalubre parce qu’ils ne peuvent pas se payer autre chose, dans tous nos quartiers. Toute l’île de Montréal, c’est la même situation à différentes échelles», a-t-elle martelé, lançant «un cri du cœur» à ses collègues.
«Non, ce règlement n’est pas parfait : il ne pourrait pas l’être car il y a des besoins qui rentrent en contradiction. Mais, encore une fois, nous faisons le choix d’aider la population, pas une minorité mais bien une majorité, on leur doit ça, c’est pour ça qu’on est élu!», s’est exclamée la mairesse, en cognant sur son bureau.
Si le chef de l’opposition officielle, Lionel Perez, ne met pas en doute les bonnes intentions de l’administration, il craint que la classe moyenne en fera utlimement les frais. Le fait que le règlement s’applique seulement à Montréal, et non dans les villes avoisinantes est problématique à ses yeux.
«Si ça coûte plus cher, le promoteur il va tout simplement va prendre ces coûts là et les rajouter aux nouveaux acheteurs, donc ça va faire augmenter les prix à Montréal comparativement à d’autres villes dans les couronnes nord et sud qui n’auront pas ces exigences», a soutenu M. Perez.
Avec la pandémie, une nouvelle analyse de l’impact économique aurait aussi été de mise, a-t-il ajouté. «Il n’y a pas d’urgence d’aller de l’avant hormis des volontés politiques.»