Logements sociaux: 13 ans sur la liste d’attente
Le manque de logements sociaux affecte au quotidien des personnes en situation de précarité économique, qui peuvent rester des mois, voire des années sur des listes d’attente, dans l’espoir qu’un jour une place se libère pour un appartement salubre et abordable. Normand Laforce a dû attendre 13 ans pour avoir accès à son logement dans l’arrondissement du Sud-Ouest, à Montréal.
Atteint d’une maladie dégénérative, M. Laforce a dû souffler ses 60 bougies avant qu’on lui propose une place dans une habitation à loyer modique (HLM) pour aînés de Pointe-Saint-Charles. Après huit ans dans le quartier, il s’y plaît bien, malgré le fait que son quartier soit reconnu comme un désert alimentaire.
Pendant la dizaine d’années durant laquelle il était inscrit sur la liste, il n’a cessé de déménager. «J’ai habité dans Ville-Émard, dans un petit 2 1⁄2 au sous-sol, je payais 560$ et c’était pas trop cher à ce moment-là», s’est-il rappelé.
Impliqué dans le Regroupement Information Logement, il remarque que les listes d’attentes sont longues et qu’il y a des HLM qui tombent en ruine et qui attendent d’être remises à l’ordre. Normand Laforce est las de voir des politiciens qui, selon lui, se lancent la patate chaude qu'est devenu le dossier des logements sociaux, sans y mettre les efforts nécessaires.
263 unités dans un an
La porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, a expliqué que 195 000 ménages locataires consacraient plus de 50% de leurs revenus à payer leur loyer avant la pandémie.
Notons que les logements subventionnés permettent aux locataires de payer un loyer équivalent à 25% de leur revenu. Depuis le début de la pandémie, l’itinérance s’est accrue à Montréal, où on recense désormais 6000 personnes sans logis.
Le FRAPRU implore les gouvernements d'agir
Une campagne d’affichage s’est déroulée dimanche à la place Émilie-Gamelin dans l’arrondissement Ville-Marie, le tristement célèbre symbole de la crise du logement. Des panneaux demandant au gouvernement provincial d’investir dans le logement social seront affichés à travers le Québec.
«Le droit au logement, le droit à la santé, être mal logé, ç'a des conséquences sur la santé mentale», a voulu faire savoir Mme Laflamme au ministre des Finances, Éric Girard.
La rareté de ces logements rend les femmes victimes de violences conjugales prisonnières de leur bourreau et met à la rue des personnes qui perdent leur emploi, a-t-elle expliqué.