La fois où Pony a vendu un coton ouaté de Drake à Lebron James

Quand un employé du Centre Phi l’a appelée pour lui demander s’il lui restait des chandails Started from the Bottom à l’effigie de Drake, l’artiste Pony était loin de se douter que le gars qui voulait en acheter un allait l’offrir à la vedette dudit crewneck.
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Le jour où elle s’est rapprochée de manière complètement inattendue de la vedette américaine du basket Lebron James et du rappeur canadien Drake a été clairement marquant pour Gabrielle Laïla Titley. L’artiste visuelle et icône de la contre-culture montréalaise, qui anime cet hiver sa première émission à TV5, nous décrit cinq moments qui ont changé sa vie d'artiste.
1 - La vente du crewneck de Drake
Avant de devenir le rappeur sentimental que la Terre entière connaît à présent, Drake (né Aubrey Graham) a fait ses dents dans la série jeunesse Degrassi – La nouvelle génération. Il y incarnait le personnage de Jimmy, élève du secondaire et joueur de basket qui se retrouve paraplégique après une fusillade. L'illustration du personnage, par Pony, flanquée du titre de la populaire chanson de Drake Started from the Bottom, donne un résultat remarquable.
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«Un employé du Centre Phi l’a porté devant Lebron James, qui était venu à Montréal pour travailler sur un projet de réalité virtuelle. Ce gars-là m’a appelée pour me demander si je pouvais en vendre un à Lebron, qui était crampé raide et qui s’en allait rejoindre Drake à Miami le lendemain. Je n’en revenais pas!» raconte-t-elle.
2 - Toutes les fois où elle a décidé de créer pour redonner
L’empathie et la gentillesse s’inscrivent au cœur de la démarche de Pony. Elle a longtemps organisé les soirées L’amour passe à travers le linge, des événements multidisciplinaires qui visaient à amasser des fonds pour divers organismes, dont Anorexie et boulimie Québec (ANEB) et le Garage à musique de la Fondation du Dr Julien.
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«Ça m’a donné un sentiment de purpose et fait réaliser que je pouvais continuer à faire de l’art tout en exposant mes valeurs. Ça m’a fait réaliser que l’art, ça n’a pas juste besoin d’être cool, trendy ou whatever. Mes créations peuvent aussi être porteuses de messages», explique l'artiste.
3 - Quand on lui a demandé d'illustrer le podcast d'Earl Sweatshirt
Rap et Pony sont indissociables. C’est vraiment l’une de ses sources d’inspiration principales! En 2017, elle réalise un rêve lorsque l’un de ses MC américains préférés la repère pour lui demander d’illustrer les épisodes de sa série balado Stay Inside.
«Tu penses qu’il y a une grosse distance entre toi et ces grandes vedettes-là. Tu te dis que c’est impensable de pouvoir collaborer avec des gens comme ça, que j’admire autant. Ça m’a donné espoir et fait réaliser que les possibilités sont un peu infinies!»
4 - La coréalisation d'une pub pour Tel-jeunes
L’univers ludique de Pony se prête tout naturellement à la vidéo, un support que Gabrielle Laïla Tittley explore de plus en plus. Avant de devenir réalisatrice de vidéoclips pour Nate Husser, Tizzo et Laurence Nerbonne, la Montréalaise s’est fait la main avec une campagne de Tel-jeunes.
«J’ai coréalisé ça avec un ami à moi qui s’appelle Alex Pelletier et qui m’a montré les rudiments du métier. J’ai été shook de voir à quel point c’était instinctif pour moi, à quel point je me sentais bien en tant que réalisatrice. Ce projet marque vraiment une étape importante pour moi.»
5 - L'animation de l'émission Résiste!
Vous en connaissez beaucoup, des artistes visuelles qui deviennent des pierres angulaires de la culture locale au point de voir une production télé s’articuler autour de leur personnalité? Pony, elle, est à ce point influente et en vue. Dès le 9 février, elle animera le magazine culturel mondial Résiste! sur les ondes de TV5.
«En gros, on va dans des lieux qui ont vécu une fracture. Ça peut être une fracture sociale ou même environnementale. On est allés en Nouvelle-Orléans, par exemple. Il y a clairement un “avant” et un “après” Katrina. On fait un état des lieux au niveau de la culture et on met la lumière sur les artistes et les gens de la communauté qui sont un peu comme des fleurs qui poussent dans le ciment», résume Pony.