Accusé à tort d'avoir attaqué un policier: «Je suis encore sous le choc» - Mamadi Camara

- Mamadi Fara Camara a été accusé à tort d'avoir attaqué un policier du SPVM
- Malgré les excuses du SPVM, il estime qu’«il reste beaucoup de questions qui se posent».
- Dimanche soir, il a fait sa première sortie publique, sur le plateau de Tout le monde en parle
Accusé à tort d'avoir sauvagement attaqué un policier à Montréal, Mamadi Fara Camara a dit être encore ébranlé par cette affaire.
«Je suis encore sous le choc. C’est très traumatisant pour moi», a-t-il affirmé à l’émission Tout le monde en parle, lors de sa première sortie publique depuis ces événements, dimanche soir.
«Pour le moment, c’est très difficile pour moi et ma famille de se remettre de tout ça», a-t-il précisé.
• À lire aussi: Québec déclenche une enquête sur le SPVM et l’arrestation de Camara
• À lire aussi: Fil des événements entourant son arrestation, sa détention et sa libération
Mamadi Fara Camara a mentionné que lorsqu'il était incarcéré, il avait l’impression d’être vu comme un «monstre».
Ce Guinéen a trouvé dur de côtoyer de vrais criminels lors de ses six jours en prison avant d'être relâché le 3 février.
Sa libération a été un «soulagement», même s’il avait espoir d’être blanchi, car se sachant sans reproche.
«Je n’ai jamais cessé de clamer mon innocence», a-t-il souligné à Radio-Canada. Cependant, il a mentionné que les policiers ne semblaient pas écouter sa version des faits.
Son isolement derrière les barreaux a été difficile à vivre.
«En prison, je n’ai pas eu l’occasion de parler à ma famille. Jamais», a-t-il déclaré lors de l'entrevue.
Celui qui a le statut d’étudiant étranger au pays a profité de cette tribune pour louanger ses proches.
«Ils savent qui je suis. Ils savaient que j’étais innocent, a-t-il mentionné. Ils ne savaient pas les faits. Ils ont continué à se battre. Ils ont cru en moi et j’ai été innocenté.»
Malgré les excuses formulées par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), il estime qu’«il reste beaucoup de questions qui se posent».
Pas de cellulaire au volant
M. Camara est encore trop déstabilisé par cette erreur judiciaire pour reprendre son travail comme chargé de laboratoire de l’École polytechnique. Ses patrons sont compréhensifs, a-t-il assuré.
Il a répondu de manière sérieuse à une boutade lancée par l’animateur Dany Turcotte qui lui demandait s’il avait appris sa leçon concernant le cellulaire au volant, le motif de son interpellation par le policier qui a ensuite été agressé par un suspect toujours recherché.
• À lire aussi: Une équipe pour lutter contre le trafic d'armes
«Je n’étais pas au téléphone», a dit M. Camara qui n’a pas voulu s’étendre sur le sujet. Ceci jette toutefois un peu plus d’ombre sur son arrestation.
Présente à ses côtés, son avocate Virginie Dufresne-Lemire a laissé entrevoir une poursuite au civil contre la police de Montréal et le Directeur des poursuites criminelles et pénales, même si rien n'a été fixé à ce sujet.
L’agression violente du policier Sanjay Vig est survenue dans la soirée du 28 janvier, sur le boulevard Crémazie Ouest, dans le quartier Parc-Extension.
L’agent venait de remettre une contravention à Mamadi Fara Camara lorsqu’il a été assailli par-derrière par un individu. Armé d’une barre de métal, ce dernier a attaqué le policier à la tête, avant de le désarmer et de faire feu dans sa direction.
Blessé à la tête, l’agent Vig est parvenu à se réfugier dans un appartement situé sur l’avenue de l’Épée.
L’auteur de cette tentative de meurtre n’a toujours pas été retrouvé, tout comme l’arme de service du policier.