Instagram ferme la page d’un photographe montréalais qui faisait la promotion de la diversité corporelle | 24 heures
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Instagram ferme la page d’un photographe montréalais qui faisait la promotion de la diversité corporelle

Photo du compte @sharinglights, fermé par Instagram.
Photo courtoisie, Philippe Roussin

Photo du compte @sharinglights, fermé par Instagram.

Plus de quatre ans d’efforts ont été anéantis – du moins pour l’instant – alors qu'Instagram a fermé le compte @sharinglights, alimenté par un photographe montréalais.

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Sur ce compte, Philippe Roussin faisait notamment la promotion de la diversité corporelle. «La base du projet n’était pas juste de parler de diversité, mais d’autres choses qui ont rapport avec le côté psychologique», explique-t-il.  

On ne peut plus accéder à son compte, mais si vous voulez imaginer de quoi ça avait l'air, pensez à des photos artistiques aux antipodes des photos «parfaites» et bien souvent retouchées des mannequins de Victoria’s Secret. 

Instagram avait déjà par le passé retiré quelques-unes des photos de Philippe Roussin pour nudité, mais cela n’avait pas choqué outre mesure l’homme de 31 ans.  

Photo courtoisie, Philippe Roussin

Cette fois-ci, aucune explication n’a été fournie au créateur lors de la fermeture du compte, qui comptait plus de 15 300 abonnés. Le Montréalais a du mal à s’expliquer cette fermeture soudainement, surtout qu’il ne partageait pas de contenu pornographique ou explicite.  

«La raison est complètement hypocrite et complètement ridicule, s’insurge Philippe Roussin. Il n’y a aucune sexualisation du corps dans ce que je présente et souvent le message que je véhicule c’est l’acceptation de soi, changer la perception du corps de la femme dans la pub.» 

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Soutien de sa communauté   

Ce n’est pas la première fois qu’Instagram ferme sans trop d'explications les comptes de créateurs sur sa plateforme. Ses règles, très strictes et ne laissant pas place à interprétation, sont de plus en plus décriées sur le réseau, qui est une propriété de Facebook.  

Photo courtoisie, Philippe Roussin

«J’ai vu plein de pornstars qui présentent du contenu, sans aller dans le complètement nu, dans lequel elles font la promotion de vidéos pornographiques ou de plateformes comme OnlyFans, et ça sa passe», soulève le photographe, qui se désole qu'Instagram ait visiblement été plus sévère avec lui.  

Plusieurs personnes ont communiqué avec Philippe Roussin sur son compte personnel afin de témoigner de leur soutien au projet. Dans des stories partagé par le créateur, on pouvait lire plusieurs messages de gens pour qui le compte @sharinglights était plus que pertinent.  

Encore des plans pour l’avenir   

Philippe Roussin espère qu’Instagram va lui redonner accès à son compte. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas cela qui va arrêter le photographe.  

Celui-ci a un projet de livre qu’il prévoyait sortir dans les prochains mois. Le photographe avoue toutefois que cela viendra un peu plus tard que prévu. 

«La Femme Allégorique [ou Sharing Lights, NDRL], c’est bien plus qu’une photo. J’ai eu beaucoup de textes des participantes, avec des histoires ou des expériences assez touchantes», conclut Philippe Roussin.   

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