L’administration Plante reporte le débat sur le port des caméras portatives pour les policiers du SPVM

La motion de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal pour implanter rapidement des caméras portatives sur les policiers du SPVM a été reportée au mois prochain par l’administration de la mairesse Valérie Plante.
«On revient à la charge deux ans après le refus de l’administration Plante de procéder au déploiement des caméras portatives pour les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)», a souligné le porteur du dossier et conseiller de la Ville du district de Marie-Clarac, Abdelhaq Sari.
Selon son parti, Ensemble Montréal, l’implantation de cet outil technologique contribuera à éviter des arrestations arbitraires comme celle de Mamadi III Fara Camara, cet homme ayant passé six jours en prison à la fin janvier après avoir été faussement accusé d’avoir attaqué un policier.
«On partage beaucoup des conclusions [de la motion] et on veut arriver à un consensus qui n’était pas le cas aujourd’hui pour un amendement», a fait savoir le leader de la majorité au conseil de ville, François Limoges, lors de la deuxième journée de la séance du conseil municipal, mardi après-midi.
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Décision «inacceptable»
La décision de l’administration Plante de retarder l’imposition des caméras corporelles chez les policiers montréalais est «inacceptable», selon le conseiller Sari. «Les caméras sont un outil pour redonner la confiance des Montréalais envers le SPVM. Il faut arrêter de pelleter par en avant», a-t-il réagi sur Twitter, peu de temps après l’annonce du report du dossier au prochain conseil municipal, le 22 mars.
Équiper l’ensemble des 3000 policiers du SPVM de caméras portatives coûterait entre 6,4 et 15 M$, selon des informations avancées par la compagnie Axon, qui a mené un projet-pilote auprès des policiers montréalais entre mai 2016 et avril 2017.
Ensemble Montréal rappelle que le nombre d’interpellations effectuées par le SPVM a grimpé de 143% entre 2014 et 2017 même s’il n’y a pas eu de hausse notable du nombre d’incidents criminels sur le territoire montréalais.
Dans une optique d’imputabilité, de responsabilité, de transparence et de renforcement de la confiance du public envers leur service de police, plusieurs corps policiers ont choisi d’implanter les caméras portatives, comme ceux de New York, de Chicago, de Los Angeles, de Calgary et de Toronto.