Josiane Lanthier, l’artiste visuelle de Baie-Saint-Paul qui entend les couleurs

La deuxième vague de la COVID-19 a précipité une décision dans la vie de la peintre Josiane Lanthier : celle de quitter Montréal pour s’installer dans le comté de Charlevoix. Un gros move qu’elle ne regrette pas du tout, bien au contraire.
Voici 4 autres choses à savoir sur cette artiste visuelle qui réactualise la peinture de paysage avec des teintes fluo.
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La synesthésie fait partie de sa vie
Josiane Lanthier a vraiment une relation spéciale avec la couleur : elle fait de la synesthésie, c’est-à-dire que son cerveau associe des sens, dans son cas l’ouïe et la vue.
« J’ai appris à genre 25 ans que je faisais de la synesthésie. J’entends les couleurs. Quand j’écoute un orchestre, je vois des flumes de vert lime avec du bleu qui s’en viennent puis un moment donné, ça change et ça devient mauve foncé. »
Elle assemble donc sa palette avec infinie minutie pour chacune de ses toiles, c’est vraiment à la base de son travail.
Marc Séguin trippe sur son art
Marc Séguin, c’est l’homme derrière la pochette du disque Les chemins de verre de Karkwa, l’un des artistes visuels contemporains québécois dont les œuvres se vendent le plus cher. En plus d’être auteur et réalisateur à ses heures, le peintre fait un peu office de mentor pour Josiane. Il lui a même acheté trois toiles.
« Je viens d’appliquer à la bourse de la Fondation Elizabeth Greenshields et vu que j’étais pas bonne à l’école, j’ai demandé à Marc s’il voulait m’écrire une lettre d’intention. Il a dit oui et je capote ben raide ! »
lle est tombée en amour avec Charlevoix en 2019
C’est à l’occasion d’une résidence artistique à la Maison Mère, un ancien couvent de sœurs, que Josiane Lanthier est tombée en amour avec la région de Charlevoix en septembre 2019.
« C’est ce séjour-là qui m’a donné envie de faire le saut. C’est fou, on dirait que Baie-Saint-Paul m’attendait les bras ouverts. [...] La deuxième vague de la COVID-19 m’a donné l’élan qui me manquait et je suis arrivée ici le 13 novembre. »
Des fois, elle peint sur son paddle board
Souvent, Josiane Lanthier fait des blagues en disant : « je suis 100 ans en retard ». Si elle croit appartenir à la mauvaise époque, c’est parce qu’elle adore le Groupe des Sept, un collectif canadien des années 1920 dont les membres se passionnaient pour la peinture en plein air.
C’est son genre : elle s’installe des fois sur son paddle board pour peindre.
« Eux, c’est de même qu’ils travaillaient. Ils faisaient du canot, ils montaient des montagnes, avant de faire une petite esquisse vite à la peinture à l’huile et après ça ils retournaient en atelier pour en faire des plus gros. »
Sa future galerie accueillera des shows
Josiane est en train de retaper une ancienne épicerie de la rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul pour y installer son atelier doublé d’un espace de diffusion. Son souhait, c’est d’y tenir des vernissages d’expositions (forcément), mais aussi des concerts.
« Je me tiens avec les créatifs de la place et ça n’a pas pris de temps pour que Clément Turgeon du Festif m’approche. Il m’a dit : ‘’attends minute, ton espace est malade mental, est-ce qu’on peut faire des shows chez vous ?’’. Moi c’est sûr que ça me tente ! J’ai juste hâte à cet été et à la fin de la COVID. »