Le passeport vaccinal qu'on pourrait avoir au Québec existe déjà ailleurs dans le monde

Une femme montre son passeport vaccinal, aussi appelé «passe verte», en Israël pour rentrer dans un gym à Tel-Aviv le 21 février 2021.
- Le gouvernement du Québec a l'intention de créer un passeport vaccinal
- Un tel passeport donnerait accès à certains lieux et événements pour les personnes immunisées
- Des pays ont déjà mis en place de tels documents
Le passeport vaccinal, que le gouvernement Legault souhaite créer à «court terme», suscite l’intérêt de plusieurs pays. Si certains États l'ont déjà mis en place, un tel document est loin de faire l’unanimité. Voici tout ce qu'il faut savoir sur le passeport vaccinal et sur son implantation à l'international.
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C'est quoi, un passeport vaccinal?
Un passeport vaccinal est un document qui prouve qu'une personne a été immunisée ou vaccinée contre un virus (comme la COVID-19). Un tel document permettrait à une personne immunisée d'accéder à certains évènements ou à des endroits publics, comme des salles de spectacle. Comme le souligne Le Journal, le passeport pourrait prendre la forme d'un code QR, comme ceux utilisés pour l'embarquement à l'aéroport.
Plusieurs pays exigent d'ailleurs déjà des certificats de vaccination pour protéger la santé des voyageurs. Une preuve de vaccin contre la fièvre jaune est par exemple nécessaire pour franchir la frontière du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali, du Niger ou du Rwanda. Ces attestations sont imprimées, puis brochées au passeport. Certains pays le demandent déjà sous forme électronique.
Des craintes d'injustices
Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pas question «pour le moment» que le certificat de vaccination soit un prérequis pour voyager. L’OMS s’inquiète que la vaccination prioritaire des voyageurs se fasse au détriment des populations plus vulnérables ailleurs dans le monde, alors que les doses sont limitées.
Son comité d’urgence ajoute que «les individus qui n’ont pas accès au vaccin seraient injustement empêchés de se déplacer si la preuve de vaccination devenait obligatoire».
La France juge également le débat sur les attestations de vaccination «prématuré», alors que seules 222 millions de doses ont été administrées dans le monde, sur une population mondiale d’environ 7,8 milliards.
L’Allemagne se montre aussi réticente à l’idée, de peur qu’elle oblige la vaccination de facto et soit discriminatoire. Son comité d’éthique a aussi souligné qu’on ignorait l’efficacité réelle du vaccin à réduire la transmission du coronavirus.
Les pays précurseurs
Israël, dont la moitié de la population a déjà reçu une première dose, a créé un «passeport vert» qui est désormais requis pour accéder aux gyms, aux salles de spectacle, aux synagogues et aux hôtels du pays. Le document officiel est valide pour six mois et les citoyens peuvent l’obtenir une semaine après leur deuxième dose, ou s’ils ont déjà attrapé la COVID-19.
Des accords avec la Grèce et la Chypre ont aussi été conclus pour que leurs ressortissants vaccinés puissent voyager entre les pays signataires sans restriction.
Ailleurs, la Suède et le Danemark ont annoncé la mise en place prochaine de certificats électroniques de vaccination permettant à leurs résidents de manger au restaurant ou d’assister à des concerts.
Mais plusieurs pays misent surtout sur les passeports vaccinaux pour faciliter l’arrivée des voyageurs.
En Estonie, en Roumanie, en Géorgie et en Pologne, il leur suffira de prouver qu’ils ont été vaccinés pour être exemptés de quarantaine à leur arrivée. La Thaïlande considère sérieusement des mesures semblables.
De son côté, l’Islande a commencé, fin janvier, à créer pour ses propres citoyens des certificats de vaccination censés faciliter la circulation entre les pays.
Les États-Unis se sont aussi montrés intéressés à l’idée d’une preuve de vaccination numérique. Joe Biden a signé un décret, dans les premiers jours de sa présidence, pour demander à ses agences gouvernementales d’«étudier la faisabilité» de l’idée.
Le Royaume-Uni, lui, compte profiter de sa présidence du G7 pour faire avancer l’implantation d’un passeport vaccinal reconnu par tous les pays.
Le tourisme à l'affût
L’industrie touristique et le secteur de l’aviation sont parmi les principaux promoteurs du passeport vaccinal, qui laisse entrevoir la reprise de leurs activités:
- La compagnie aérienne australienne Qantas avait évoqué dès novembre la «nécessité» que les voyageurs internationaux soient vaccinés contre la COVID-19 pour embarquer.
- L’Association internationale du transport aérien a depuis développé une application pour garantir l’authenticité du certificat de vaccination des voyageurs et confirmer qu’il correspond aux exigences de leur destination.
- Les compagnies aériennes Air New Zealand, Emirates et Etihad la testeront dans les prochaines semaines.
- Des agences de voyages, des hôtels et des croisiéristes envisagent aussi d’exiger une preuve de vaccination afin d’assurer la sécurité de leurs clients.
- Avec la collaboration de Gabrielle Morin-Lefebvre