Les bélugas menacés, la biodiversité en danger, des millions de tonnes d'émissions de GES: Antoine Desrochers condamne le projet de GNL Québec
Le gouvernement de François Legault va bientôt décider s’il va de l’avant ou non avec le controversé projet pétrolier de GNL Québec au Saguenay. Parmi les opposants, l'acteur Antoine Desrochers, qui souhaite conscientiser les décideurs politiques aux impacts environnementaux d'un tel projet.
«Il est plus que temps que le gouvernement Legault entende l'inacceptabilité sociale de ce projet-là», lance le comédien de 23 ans.
L'avenir de GNL Québec pourrait se décider d'ici la fin du mois. Le 10 mars, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) déposera effectivement son rapport au ministère de l'Environnement. Québec aura ensuite 15 jours pour le rendre public et décider s'il accepte de poursuivre le projet ou s'il refuse d'aller de l'avant.
Sa vidéo sur Instagram vue 100 000 fois
Antoine Desrochers a récemment publié une vidéo, qu'il a tournée en plein cœur du fjord du Saguenay, pour expliquer pourquoi il s'oppose au gazoduc et à l’usine de liquéfaction de gaz que GNL Québec souhaite construire à cet endroit.
L'acteur a décidé de mettre sa popularité au service de cette cause parce que depuis son enfance, il est amoureux de la région et de toute la biodiversité qui s’y retrouve. Sa vidéo a été vue 100 000 fois sur Instagram.
«Juste la construction du pipeline et le roulement de l'usine, ça générerait l'équivalent de 10 millions de voitures de plus par année [en émissions de gaz à effet de serre]», fait-il valoir, reprenant les recherches de Greenpeace Canada.
L’acteur s’inquiète aussi pour la biodiversité présente dans le fjord du Saguenay et le fleuve Saint-Laurent. En plus des contaminants qui seraient rejetés dans l’air et dans l’eau, le transport par bateaux du gaz naturel serait une menace à la tranquillité des bélugas et des autres espèces menacées dans le fleuve, des risques que même GNL Québec reconnaît.
«C'est très sérieux, toute cette affaire-là», s'inquiète l’artiste, qui conteste la pertinence de ce projet qui créerait de 250 à 300 emplois directs.
Des serres solaires à la place?
L’acteur propose d'autres options. Selon lui, Québec pourrait mieux investir l’argent qui doit servir à offrir de l’hydro-électricité au rabais à GNL Québec pour faire fonctionner son usine.
«Avec cet argent-là, on pourrait construire 4000 serres solaires passives par année, qui généreraient de la nourriture et de l'emploi à l'année longue», propose-t-il.
Il suggère aussi de miser sur la myco-regénérescence des écosystèmes. En clair, il s'agit de stimuler la biodiversité des forêts ou des champs à l’aide de champignons, qui sont par la suite commercialisés.
«Nos voix ont un pouvoir»
On connaîtra prochainement la décision du gouvernement en ce qui concerne l'avenir du projet de GNL Québec. Si le gouvernement décide d'aller de l'avant, l'acteur se dit prêt à manifester contre le projet. Selon lui, «il y a définitivement de la pression politique qui peut être faite».
La forte mobilisation citoyenne contre le projet lors des audiences publiques du BAPE a d’ailleurs déjà permis de repousser la date de la remise du rapport.
Pour Antoine Desrochers, il n'y a donc aucun doute: «Nos voix ont un pouvoir!»