Rencontre : quatre femmes inspirantes qui font leur place dans l'industrie des trains | 24 heures
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Rencontre : quatre femmes inspirantes qui font leur place dans l'industrie des trains

Pascale Saumure, Marie Eve Boissé, Christina Verret et Jennifer Guillette travaillent toutes dans le monde ferroviaire.
Joël Lemay / Agence QMI

Pascale Saumure, Marie Eve Boissé, Christina Verret et Jennifer Guillette travaillent toutes dans le monde ferroviaire.

Les personnes qui travaillent dans l’industrie des trains sont encore en écrasante majorité des hommes. Mais des femmes trouvent aussi leur place dans ce monde de rails et de locomotives : on a été à la rencontre de quatre d’entre elles.  

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«Championne de karaté», une expérience pertinente  

Jennifer Guillette

Joël Lemay / Agence QMI 

Jennifer Guillette

Jennifer Guillette n’a jamais eu peur des mondes traditionnellement masculins : elle a eu énormément de succès dans le domaine du karaté, en participant à des compétitions internationales pendant une quinzaine d’années avant d’accrocher son kimono en 2012.  

Aujourd’hui, elle est à la tête des opérations et de la maintenance des trains pour les cinq lignes qui desservent les banlieues du grand Montréal. Elle dirige 250 employés – dont une vingtaine de femmes.  

«Le karaté m'a amené une discipline de vie, mais j'en parle très peu. Il faut aller gagner le respect de ses employés en allant sur le terrain», explique Mme Guillette. 

Jennifer Guillette a participé au déploiement de nombreux projets pour Bombardier aux États-Unis avant de revenir à Montréal. En 2017, quand l’entreprise a obtenu le contrat d’exo pour l’opération, l’entretien et la maintenance des trains de banlieue, c’est elle qui a pris les rênes.  

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Se laisser inspirer par le sourire de son conjoint  

Marie Eve Boissé

Joël Lemay / Agence QMI 

Marie Eve Boissé

En 2017, Marie Eve Boissé occupait un rôle de direction chez Club Piscine et remarquait que son conjoint, un chef de train, revenait souvent heureux et souriant à la maison après son quart de travail, ce qui n’était pas nécessairement son cas.  

Elle s’est laissée inspirer et a appliqué chez Bombardier sans en parler à son conjoint.  

«Quand j'ai reçu l'appel pour le poste, j'ai dit à mon chum que j'avais une entrevue le lendemain», raconte celle qui est aujourd'hui chef de train. Son conjoint l'a tout de suite félicitée... de vouloir travailler dans les bureaux de Bombardier.  

«Même mon chum, son premier stéréotype, c'était qu'étant une femme, j'étais automatiquement pour travailler dans les bureaux et non sur le terrain!» se remémore-t-elle.  

«Quand tu travailles avec des hommes, tu dois gagner leur respect en montrant que tu es capable de faire le même job qu’eux sans demander de l'aide», explique la résidente de Saint-Basile-le-Grand, qui ne regrette pas du tout sa réorientation. 

Passer des automobiles aux trains  

Christina Verret

Joël Lemay / Agence QMI 

Christina Verret

Christina Verret a travaillé pendant six ans dans un garage automobile avant de postuler chez Bombardier. «J'ai commencé à l'entretien des trains, je cassais de la glace sur les roues des wagons de train à moins 40 degrés l'hiver avec une barre de métal et de la neige jusqu'aux genoux», se rappelle-t-elle.  

Au fil des années, son travail a été récompensé et elle a été promue technicienne mécanicienne. Elle effectue notamment les vérifications de routine après chaque sortie des trains. 

Son conseil pour celles qui désirent appliquer dans un emploi traditionnellement masculin : il ne faut pas écouter les stéréotypes lorsque vient le temps de choisir son emploi. Tout simplement.  

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La seule femme de son groupe à l’ÉTS  

Pascale Saumure

Joël Lemay / Agence QMI 

Pascale Saumure

Pascale Saumure se souvient bien d’un cours de mathématiques à l’École de technologie supérieure (ÉTS) dans lequel elle était la seule femme parmi la cinquantaine d’étudiants. Elle avait de la difficulté à se trouver des coéquipiers lors des travaux d’équipe. 

«C'est comme si je n'étais pas assez bonne ou assez forte pour faire partie de l'équipe. Il faut que tu prouves que tu es équivalente [en compétence] aux hommes», explique-t-elle. 

La jeune diplômée rédige les plans de maintenance auxquels se réfèrent les employés d'Alstom lors de l'entretien des wagons et des locomotives de trains. 

Au travail, elle n’a plus l’impression de devoir prouver qu’elle est compétente même si elle est une femme. «Ici [chez Alstom], les techniciens aiment montrer ce qu'ils font et sont contents de voir qu'il y a de la relève», se réjouit-elle.  

Les hommes encore en écrasante majorité 

Chefs de train et serre-freins au Québec en 2018 

Femmes : 10 % 

Hommes : 90 % 

Total : 800 employés 

Mécaniciens de locomotive et de cour de triage au Québec en 2018 

Femmes : 4 % 

Hommes : 96 % 

Total : 900 employés 

Source des données : Emploi Québec

*Les femmes interrogées dans ce texte ont été embauchées par Bombardier Transport. Depuis, l’entreprise a été vendue à la multinationale française Alstom. 

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