Il y a 75 ans, Jackie Robinson s'installait à Montréal

Les fans de baseball soulignent le 15 avril comme étant la «journée Jackie Robinson», puisque c'est ce jour-là en 1947 qu'il est devenu le premier Afro-Américain à jouer un match de baseball professionnel, pour les Dodgers de Brooklyn.
• À lire aussi: BILLET - Les commentateurs sportifs des médias québécois sont très... blancs
Ce que plusieurs ignorent, c'est qu'un an plus tôt (donc il y a 75 ans cette année), il s'installait à Montréal pour jouer pour les Royaux en guise de préparation. Voici ce qu'il faut savoir pour comprendre le passage du joueur légendaire dans la métropole.
De la ségrégation au baseball
- En plein cœur de la ségrégation, dans les années 40, les Noirs ne peuvent pas jouer dans la Ligue majeure de baseball : ils sont restreints aux Negro leagues.
- Après la Seconde Guerre mondiale, Jackie Robinson intègre l’équipe afro-américaine des Monarchs de Kansas City et c’est là qu’il se fait remarquer par Branch Rickey, propriétaire des Dodgers de Brooklyn à l’époque.
- En 1946, pour tester ses aptitudes, Rickey envoie Robinson à Montréal, dans le camp d’entraînement des Dodgers, l'équipe des Royaux de Montréal.
Accueil plus chaleureux à Montréal
- Jackie s'installe donc à Montréal, au 8232 avenue de Gaspé (dans ce qui est aujourd'hui le quartier Villeray), avec sa femme Rachel, qui est enceinte à l'époque.
- Il joue son premier match le 18 avril, et reçoit un accueil plus chaleureux à Montréal qu'aux États-Unis, malgré les insultes racistes de ses adversaires américains sur le terrain. La Gazette de Montréal le surnomme même Colored Comet (la comète colorée).
- Lors du match qui permet aux Royaux de remporter la Petite série mondiale contre les Colonels du Kentucky, Jackie Robinson a été nommé le joueur le plus utile des Royaux.
- La foule est tellement en euphorie que le journaliste sportif montréalais Sam Maltin, qui travaillait pour le Montreal Star, écrit une phrase célèbre et révélatrice de l'époque : «C’est la première fois qu’une foule blanche court après un homme noir avec une volonté autre que le lynchage.»
- D’ailleurs, Sam Maltin se lie d’amitié avec Jackie Robinson -- on peut retrouver des lettres de correspondance datant de nombreuses années entre les deux hommes aux Archives de la Bibliothèque publique juive.
Retour aux États-Unis
- Après son passage à Montréal couronné de succès, Jackie Robinson est retourné aux États-Unis mener la carrière qu'on lui connaît. Aujourd’hui, devant son ancien domicile sur l'avenue de Gaspé, on peut retrouver une plaque commémorative en son honneur : sa femme était présente lors de la cérémonie d'inauguration, le 28 février 2011.
• À lire aussi: Le patineur montréalais Elladj Baldé publie des vidéos incroyables sur TikTok
Sources : The Canadian Encyclopedia, Juifs d'ici, The Globe and Mail