Environnement: il y a maintenant des porte-paroles dans tous les domaines | 24 heures
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Environnement: il y a maintenant des porte-paroles dans tous les domaines

Image principale de l'article Les nouveaux porte-paroles de la planète

Pas moins de 85% des Québécois s’inquiètent des changements climatiques, selon un sondage Léger dont les résultats ont été publiés fin 2020. Ça tombe donc sous le sens que des arguments et des comportements verts se retrouvent au sein du quotidien de personnes qui œuvrent dans des domaines aussi variés que la finance, la restauration ou la médecine. 

En voici cinq dont la démarche nous inspire. 

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Sylvain investit dans les entreprises aux pitchs verts  

Ce n’est pas parce qu’on travaille en finances qu’on ne peut pas être écolo. Après six ans à consacrer son énergie à la firme d’investissement montréalaise Real Ventures, Sylvain Carle travaille maintenant à créer un fonds de 50 millions de dollars pour investir dans des entreprises québécoises qui luttent contre les changements climatiques.  

«Je pense qu’on arrive à un point de bascule où pas mal toute la finance va s’en aller vers la finance durable», indique le natif de Rimouski, qui a déjà travaillé pour Twitter et qui se décrit comme un «nerd».

Sylvain Carle

Joël Lemay / Agence QMI 

Sylvain Carle

Avant de se lancer en finances en 2014, il oeuvrait dans le domaine des technologies et en entrepreneuriat. Il veut maintenant utiliser ses connaissances au profit de la lutte contre les changements climatiques. «[La planète, l’environnement et mes valeurs], je pouvais les intégrer d’une certaine façon à mon travail, mais pas assez à mon goût», indique celui qui œuvre dorénavant pour SecondMuse Capital. 

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Sylvain vise surtout à investir dans le domaine agroalimentaire et celui des transports, par exemple avec des compagnies qui s’intéressent à l'électrification des véhicules.

Natasha explique dans son art le lien entre l'humain et l'environnement  

La poète, comédienne et artiste multidisciplinaire innue Natasha Kanapé Fontaine participe depuis des années à des manifestations, s’implique avec des groupes de contestation comme Idle No More et sensibilise des gens partout sur la planète aux droits autochtones et à la cause environnementale.  

«Pour moi, la lutte environnementale est intrinsèque au retour dans les terres et au fait de revivre notre culture», lance d’entrée de jeu Natasha, originaire de Pessamit, sur la Côte-Nord.

Natasha Kanapé Fontaine

Archives Agence QMI 

Natasha Kanapé Fontaine

Cette posture se reflète dans son travail d’artiste. Elle décrit par exemple son recueil de poésie Manifeste Assi, paru en 2015, comme «le chant de la terre qui étouffe sous l’exploitation des ressources naturelles, dont les sables bitumineux en Alberta».  

«Pour qu'on amène les gens à lutter pour l'environnement, il faut absolument qu'on leur fasse comprendre c'est quoi être en lien avec l'environnement, être en lien avec le territoire parce que sinon on va toujours manquer c'est quoi l'essentiel de la lutte», explique celle qui s’est fait connaître entre autres pour son rôle dans l’émission Unité 9.

Maude utilise les reels Instagram pour commenter le Plan vert   

La créatrice de contenu Maude Carmel vulgarise et commente des sujets complexes reliés à l’environnement et la crise climatique depuis 2018 sur les réseaux sociaux.  

Elle est l’une des seules à parler exclusivement de ces sujets dans l’univers web québécois. «[Avant de lancer ma chaîne nommée Bravo Maude], je cherchais des vidéos sur YouTube qui parlaient de ces enjeux-là d’un point de vue québécois. En voyant qu’il n’y en avait pas, j’ai décidé de les fournir moi-même», relate-t-elle.

Maude Carmel

Joël Lemay / Agence QMI 

Maude Carmel

À travers des vidéos YouTube ou des publications Instagram, elle peut parler des impacts environnementaux des voitures électriques, du cycle de l'eau, commenter le Plan vert de François Legault ou encore donner des astuces écolos à appliquer au quotidien.   

Maude n’a pas étudié en environnement ni même en sciences : ses vidéos lui demandent donc parfois beaucoup de recherche et de temps afin de bien vulgariser les sujets. Mais pour elle, c’est un moyen de s’impliquer dans la lutte aux changements climatiques, de gérer son écoanxiété -- et de partager ses connaissances avec ses 12 000 abonnés sur Instagram et les 2280 qui suivent sa chaîne YouTube. 

On peut la trouver sur Instagram et YouTube.

Brian gère un restaurant quasi zéro déchet  

L’un des restaurants les plus verts au Canada se trouve à Granby. Brian Proulx, propriétaire de La Maison Boire, fait affaire uniquement avec des producteurs locaux, en plus de posséder une petite terre agricole et d’entretenir un jardin sur son toit. Il cuisine sur feu de bois, conçoit sa propre vaisselle, fait du compost et n’est pas très loin du zéro déchet.  

«Le but était de devenir autosuffisant. Une fois qu’on fait les choses par nous-même, on devient écologique», souligne-t-il.

Brian Proulx

COURTOISIE MAISON BOIRE 

Brian Proulx

Le restaurateur explique qu’il prend chaque décision d’affaires en pensant à la planète, et croit que son industrie devrait s’intéresser davantage à l’autosuffisance.  

«Nous, c’est notre passion, c’est notre curiosité. Tout le monde devrait prendre cette direction-là, de faire son jardin. L’autosuffisance, c’est vraiment la clé pour un futur plus vert», dit-il.  

La Maison Boire a reçu en mars 2020 la certification LEAF la plus élevée, soulignant le caractère environnemental de l’établissement.  

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Claudel milite pour que les médecins soient formés aux impacts des changements climatiques  

Les changements climatiques sont la plus grande menace à la santé humaine du 21e siècle. C’est le respecté magazine scientifique The Lancet qui l’a annoncé en 2009. À l’époque, Claudel Pétrin-Desrosiers s’apprêtait à commencer ses études en médecine.  

«J’étais sous le choc, confie-t-elle. Je me suis dit: il faut que ça se sache. Il faut qu’on forme les médecins, qu’on se prépare parce que ça va être une énorme problématique.»

Claudel Pétrin-Desrosiers

Dominick Gravel/Agence QMI 

Claudel Pétrin-Desrosiers

Depuis, la femme de 29 ans qui termine ses études en médecine cette année travaille avec acharnement à faire reconnaître cet enjeu par ses pairs, les gouvernements et le grand public en tant que présidente de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement. 

«Ce n’est pratiquement pas intégré à notre formation médicale», mentionne-t-elle. 

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À compter de l’automne, elle pratiquera la médecine familiale dans le quartier Hochelaga, à Montréal. «Je veux travailler comme médecin de famille en première ligne, mais il y a un mandat qui dépasse les soins qu’on offre, qui est dans l’organisation, les pressions politiques, les décisions sociales qu’on prend et qui, en ce moment, ne sont pas vraiment éclairées dans une perspective de santé», déplore-t-elle.  

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