Faire 50 000$ par année... et vivre sur une terre agricole sans eau potable | 24 heures
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Faire 50 000$ par année... et vivre sur une terre agricole sans eau potable

Image principale de l'article Elle doit vivre dans une roulotte sans eau potable

Le fort attrait pour les résidences de tourisme dans Lanaudière a complètement chamboulé les plans de Catherine*, 29 ans, et Jeanne*, 33 ans, employées d’une entreprise d’agriculture biologique dans la région.

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Après avoir trouvé son nouvel emploi, Catherine s’est vite rendu compte que les maisons étaient bien au-dessus de son budget. Elle s’est donc tournée vers les terrains vacants... eux aussi hors de prix.  

«On avait trouvé une terre intéressante, et à la dernière minute quelqu’un a surenchéri l’offre et c’est devenu un terrain pour héberger un chalet locatif», déplore Catherine.  

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Résultat? Elle a finalement réussi à mettre la main sur une terre agricole... qu’elle n’a pas le droit d’habiter. Elle y reste illégalement dans une roulotte «en attendant».  

«C’est un plaster. J’essaie de m’établir, j’ai un revenu annuel de 50 000 $ et je n’y arrive pas. Il n’y a même pas d’eau potable», déplore la jeune femme.  

Vivre dans un gîte  

Jeanne, sa collègue, habite pour l’instant un gîte appartenant à son employeur, incapable de se loger à prix abordable. Au cours de la dernière année, elle a déménagé à six reprises et a vécu principalement dans des logements en location de courte durée.  

«Je ne suis pas venue habiter en campagne pour habiter dans un immeuble délabré ou un petit 4 1⁄2 dans le sous-sol d’une maison familiale à 900 $ par mois», déplore-t-elle. 

En vue de l’été, soit la période la plus achalandée de l’année, Jeanne s’est résolue à louer une roulotte pour habiter sur son lieu de travail. En attendant, elle n’abandonne pas ses recherches. 

«D’ici l’automne je continue à chercher, mais à chaque fois que je reçois des alertes sur Kijiji, ce sont des chalets à louer à 1000 $ la semaine.» 

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Impossible de se loger à Mont-Tremblant 

Roxanne St-Louis ne demande pas la lune : elle veut simplement habiter à proximité de la garderie de ses enfants et de la résidence pour personnes âgées où elle est préposée aux bénéficiaires, à Mont-Tremblant. Mais les logements abordables se font rares dans ce secteur des Laurentides et la jeune mère monoparentale de 27 ans, qui n’a pas de voiture, en sait quelque chose.  

Résidant pour le moment chez ses parents à Brébeuf, elle n’arrive pas à trouver un logement qui ne soit pas hors de son budget. «Les loyers sont affichés à 1200 $ par mois en moyenne pour un 4 et demi. Et quand je trouve un logement pas trop cher, le propriétaire me dit qu’il ne veut pas de mère monoparentale avec ses enfants», raconte-t-elle. 

Roxanne St-Louis affirme que les propriétaires ne se gênent pas d’augmenter le prix des loyers puisque la pénurie de logements et l’exode villes vers les régions survenu durant la pandémie créent une forte demande. L’attrait touristique de la ville y est aussi pour beaucoup, faisant augmenter le nombre de locations à court terme.

*Catherine et Jeanne sont des prénoms fictifs. Elles préfèrent garder l’anonymat vu qu’elles habitent une petite communauté et que l’une d’entre elle se loge d’une façon qui ne respecte pas les règlements.

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