Transformer des messages racistes, sexistes ou homophobes en NFT pour financer des organismes

Amenez-en, des commentaires racistes, homophobes, sexistes ou encore des propos qui incitent à la haine! Oui, vous avez bien lu : c'est que la nouvelle plateforme The Hate Supermarket en a besoin pour créer le bien.
Les six fondateurs montréalais de The Hate Supermarket ont eu l’idée de transformer des messages haineux en jetons NFT, pour ensuite les vendre et financer des associations.
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«On est plusieurs personnes du milieu de la publicité et on a l’habitude de prendre des trends du moment et de les retwister pour amener un angle différent», raconte Souléman Diallo, qui a lancé le projet avec Marc-André Lafrance, Marc-Antoine Vallée, Adrien Héron, Ugo Martinez et Jessica Fecteau.
«Et là, avec le trend populaire du NFT, qui est vraiment là pour générer de l’argent, on a voulu l’amener ailleurs. Le but est de faire passer un message plus grand que le simple fait de générer du fric», explique-t-il.
C’est quoi au juste les NFT?
Prenons un pas de recul : c’est quoi au juste les NFT? Il s'agit de non-fongible tokens (jeton non-fongibles, en français), des jetons qui ont un identifiant unique et avec lesquels on peut «acheter» en ligne une oeuvre d'art numérique, un gif ou encore une publication comme un tweet. Et le terme «non-fongible» veut dire qu’il est unique et ne peut être échangé par autre chose; si vous avez «acheté» un gif avec en NFT, personne ne peut vous le reprendre.
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Les oeuvres achetées en NFT valent parfois des milliers de dollars, comme le gif Ghost Gucci qui a été vendu à 3600$ US et qui en vaut aujourd’hui 16 300$.
«Lorsqu’on a vu le fondateur de Twitter mettre en vente son tout premier tweet qui ne disait presque rien et qu’il a été vendu à 3 millions de dollars, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire là-dedans», relate Souléman Diallo.
Transformer du hate en du cash
Ainsi, grâce à ce certificat d’authenticité NFT, les messages haineux qu'on reçoit peuvent devenir des propriétés virtuelles monétisées. The Hate Supermarket souhaite les vendre en NFT et utiliser l'argent récolté pour financer des associations en lien avec le message : par exemple, l'argent récolté en vendant un message homophobe sera acheminé à un organisme qui lutte pour les droits de la communauté LGBTQ+.
«Avec notre opération, on va pouvoir financer les organismes et amener les gens à réfléchir avant d’écrire un message de haine», poursuit M. Diallo.
En ligne depuis trois semaines, la boutique The Hate Supermarket désire réaliser deux objectifs.
«Pour l’instant, nous trouvons nous-mêmes les messages haineux en faisant une capture d’écran, mais on aimerait d’abord que les gens nous envoient les messages haineux qu’ils reçoivent pour les mettre en vente», lance-t-il.
«Puis, l’autre volet qu’on veut exploiter c’est demander à des personnes influentes de nous envoyer leurs messages haineux. Ils peuvent ainsi porter la cause et éduquer la communauté de ce qui se passe sur les réseaux sociaux et sur Internet», conclut-il.