Santé mentale : des ressources en ligne nous donnent de l'espoir | 24 heures
/panorama/il-faut-parler-de-sante-mentale

Santé mentale : des ressources en ligne nous donnent de l'espoir

Image principale de l'article Des ressources en ligne nous donnent de l'espoir
Illustration Ana Roy

On ne vous apprendra rien en disant que les temps sont difficiles côté santé mentale au Québec. Mais il y a aussi du beau : des solutions émergent. Voici un état des lieux.

• À lire aussi: Des créateurs de contenu nous aident à mieux gérer notre santé mentale

• À lire aussi: BILLET: J’avais honte (mais ça finit bien, promis!)

La Dre Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, est bien au fait de la détresse que vivent plusieurs Québécois et des difficultés d'accès aux soins de santé mentale. Elle demeure quand même optimiste pour l’avenir.

«Ce qui me donne espoir d’une part, c’est la résilience des individus et la capacité d’adaptation humaine. La pandémie a rallié plusieurs personnes qui avaient un objectif commun: favoriser la santé mentale», dit-elle, ajoutant qu'elle échange plus que jamais avec les ministère de l'Éducation et de la Santé.   

La pandémie a tout empiré  

Vous ne manquez sûrement pas d’histoires ou d’anecdotes dans votre entourage pour le remarquer : la pandémie a ébranlé la santé mentale déjà fragile des Québécois et c'est dur d'avoir accès aux ressources. Voici quelques chiffres qui confirment l'impression.  

  • Dans un groupe constitué d'adultes québécois, 17% des répondants à un sondage avaient un score de détresse psycholoigue problématique (INSPQ, décembre 2020) 
  • Les 18 à 24 ans sont particulièrement touchés : 38% d’entre eux rapportaient des symptômes d’anxiété modérée à sévère comparativement à 17% pour l’ensemble des répondants (INSPQ, décembre 2020) 
  • Il faut patienter entre 6 et 24 mois avant d’obtenir l'aide d’un spécialiste du réseau public, selon ce qu’avance la Coalition des psychologues du réseau public québécois 
  • Au privé, seuls 31,5% des psychologues disent avoir des disponibilités pour accueillir de nouveaux clients, selon un sondage de l’Ordre des psychologues réalisé en octobre 2020.   

Ces listes d’attente, bien que démoralisantes, ne doivent pas être balayées du revers de la main, d’après la Dre Grou. «Ça vaut la peine de se mettre sur les listes d’attente, même au privé. On a l’impression que deux mois c’est très long, mais en réalité, ça passe plus vite qu’on le croit.» 

• À lire aussi: L’illustratrice Ana Roy nous parle de santé mentale et de réseaux sociaux

Quand on trouve une place au privé, encore faut-il être prêt à débourser environ entre 80$ et 130$ par séance de 50 minutes.  

«Les personnes souffrantes [...] possédant les fonds nécessaires ou des assurances collectives peuvent consulter un psychologue en bureau privé dans un délai relativement court, tandis que les moins nantis, qui n’ont pour autre option que le réseau public de santé, se heurtent à des délais pouvant souvent aller jusqu’à 24 mois», résume un récent mémoire de l'Ordre.

Des initiatives en ligne qui font du bien  

On espère que la prise en charge de la santé mentale va s’améliorer au cours des années à venir, mais on se doute que ça ne se fera pas du jour au lendemain. En attendant, plusieurs outils en ligne ont été développés pour faciliter l’accès à de l’aide ou au moins faire circuler de l’information.  

Illustration Ana Roy

1. Les téléconsultations  

Les rencontres Zoom, tout le monde y goûte, y compris les psys. Depuis le premier confinement, cette pratique, qui existait déjà, a dû être adoptée par l’ensemble des professionnels et depuis, sa pratique est beaucoup plus répandue. 

«La pandémie a permis aux psychologues de tester cette pratique-là et la majorité d’entre eux utilisent les deux modalités [suivis en présentiel et en téléconsultation], explique la Dre Grou. Ils évaluent l’aisance du client en télépratique et peuvent déterminer la meilleure option possible.» 

Si vous devez vous serrer la ceinture, des thérapies en ligne sont offertes sur des plateformes comme Inkblot et Wellpoint Connect; une nouvelle manière de consulter des psychologues à moindre coût!  

2. La ligne Info-Social 811 

La ligne 811 n’est pas réservée aux problèmes de santé non urgents. Il est aussi possible de recourir à l’aide d’un intervenant psychosocial si vous vivez une situation difficile et que vous ne savez pas à quelle porte cogner. Anxiété, deuil, dépendances, etc., plusieurs problématiques peuvent être adressées en quelques minutes.  

3. Les guides d’autosoins en ligne  

Bien qu’ils ne remplacent pas les thérapies, les guides d’autosoins, ces documents informatifs et questionnaires gratuits développés par des psychothérapeutes peuvent agir à titre d’outils d’introspection avant d’entamer un suivi de psychothérapie avec un professionnel. 

On retrouve notamment le Guide d'autosoins pour la dépression, développé par la Simon Fraser University, l'outil Mon plan contre l’anxiété, créé par Anxiété Canada, ou encore Aller mieux à ma façon, un outil numérique d’autogestion de la santé émotionnelle développé par le gouvernement québécois. 

4. Les applications mobiles  

Côté applications mobiles, ce ne sont pas les options qui manquent. Sous forme de questionnaires, journaux de bord et vidéos explicatives, les applications qui mettent de l’avant une saine gestion de la santé mentale peuvent être des outils complémentaires en ces moments éprouvants. 

Parmi celles-ci, MindShift propose une thérapie cognitivo-comportementale créée par Anxiété Canada, offerte en français. Dédiée aux adolescents et aux jeunes adultes, l’app propose de définir l’anxiété et propose des manières concrètes de surmonter ses craintes. 

D’autres idées : Toutematête, une application de résolution de problèmes dédiée aux étudiants et à leur stress quotidien; Sanvello: anxiété et dépression, une boîte à outils complète comprenant des thérapies vidéo, techniques de méditation et journal des humeurs; InnerHour, une application en anglais qui se concentre sur le self-care et la résolution de problèmes grâce à un journal de suivi et d’objectifs quotidiens, et finalement Dare, une autre application en anglais qui décortique l’anxiété et les crises de panique. 

Les applications de méditation peuvent aussi être d’une aide précieuse, surtout si des troubles sommeils perturbent le quotidien. Parmi les plus populaires, Petit Bambou, Calm et Headspace

Instagram peut vous aider (oui, oui!) 

Illustration Ana Roy

C’est complètement paradoxal: d’un côté, l’usage des réseaux sociaux sur une base régulière peut exacerber l’anxiété, la déprime et la tristesse; de l’autre, des comptes stimulants et positifs peuvent avoir l’effet inverse. Gérés ou non par des spécialistes, ces quelques exemples prouvent que parler santé mentale sur Instagram, ça a la cote. 

«Les initiatives porteuses, de l’ordre du soutien, peuvent être très utiles, croit la Dre Grou, ajoutant que ces outils ne remplacent pas un traitement. Le grand défi avec les réseaux sociaux, c’est pouvoir discriminer le meilleur et le pire parce qu’il y aura toujours des charlatans qui ne fournissent pas de bonnes informations.» 

Vous pouvez trouver un tas de comptes en cherchant avec des mots-clés qui vous parlent, mais en voici quelques-uns qui sont populaires : 

@dosedepsy, une page fondée par la psychologue québécoise Dre Janick Coutu, qui offre vidéos explicatives, théories décortiquées et réflexions motivantes. Le tout, en français! 

@millennial.therapist, une mine d’or de pistes de réflexions créée par la psychothérapeute existentialiste à succès, Sara Kuburic. 

@honestlyholistic, un compte dédié à l’anxiété et à ses manifestations physiques et mentales, créé par la nutritionniste Tamryn Burgess. 

À VOIR AUSSI : L'ASMR, une technique de relaxation crédible? 

s