Le déconfinement vous rend anxieux? Voici des trucs pour surmonter vos craintes

Après plus d’un an à rester à la maison, certains peuvent ressentir de l’anxiété face au retour des contacts et des interactions sociales. À l’aube du déconfinement, c’est le moment de se préparer à cette étape charnière de la pandémie.
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C'est quoi, au juste, l'anxiété?
L’anxiété est une forme de peur, une réponse de notre corps face à la perception d’un danger. Parfois, la menace est bien réelle, et d’autres fois, pas du tout. Dans le cas de la pandémie, l’anxiété peut se manifester en réponse à la peur de contracter la COVID-19 ou peut être d’ordre social, après un an d’isolement et de contacts restreints.
Vers une reprise des contacts sociaux
Mardi, François Legault nous a finalement présenté son plan de déconfinement. Les rassemblements entre amis à l’extérieur seront bientôt permis et les terrasses des restaurants pourront rouvrir. Le premier ministre nous a même promis des «petits partys» pour l'été.
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Si plusieurs personnes se réjouissent à l’idée de bientôt pouvoir se câliner en toute légalité, comme c’est le cas au Royaume-Uni, d’autres appréhendent le moment où elles devront reprendre les contacts sociaux. Et c’est tout à fait normal, indique la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier.
«Ça fait un an qu’on se fait dire que les contacts sociaux égalent danger. À force de se le faire répéter, on s’est fait des représentations mentales qui nous indiquent que la proximité, c’est dangereux.»
La Dre Beaulieu-Pelletier ajoute qu’au début du déconfinement, il est possible que nous ressentions de la réticence, voire de trouver la situation carrément étrange. «Pour certains, la transition sera plus rapide que d’autres.»
Procéder graduellement
Pour surmonter son anxiété envers le déconfinement et le retour des interactions sociales, il n’y a pas 36 solutions: il faut commencer graduellement. Et surtout, ne pas faire de l’évitement, souligne le psychologue Camillo Zacchia.
«Les expériences physiques sont nécessaires pour surmonter nos peurs. Si j’ai peur de l’ascenseur, même si je me convaincs que je n’ai pas peur, je dois le prendre pour le savoir. C’est la même chose avec les contacts sociaux», illustre-t-il.
Il ajoute qu’en faisant face graduellement à nos peurs, on devient de plus en plus à l’aise. Ainsi, il suggère de faire des contacts légers, dans des circonstances qui ne nous semblent pas menaçantes.
«Ça se peut que d’aller dans un spectacle avec plein de monde, ce soit trop pour nous au début. On est peut-être mieux dans ce cas-là de commencer à l’extérieur, en côtoyant une ou deux personnes à la fois. Puis, quand on se sentira prêt, on ira à l’intérieur lorsque ce sera permis», conseille la Dre Beaulieu-Pelletier.
De cette manière, on permet à notre cerveau de se faire de nouvelles représentations mentales qui nous indiquent que maintenant, être proche de l’autre, c’est redevenu correct, souligne-t-elle. «Notre cerveau doit réapprendre à être avec les autres.»
Savoir à quoi s’attendre
Or, il n’est pas nécessaire d’attendre le déconfinement officiel pour se préparer mentalement au retour à la vie normale. En s’informant sur ce qui se passe dans d’autres pays, sur les façons dont ils ont procédé, sur les effets du relâchement des mesures sanitaires et les potentielles complications, on peut avoir une bonne idée de ce qui peut nous attendre lorsque notre tour sera venu.
Reconnaître qu’on est anxieux à l’idée de recommencer à avoir des contacts sociaux, ça peut aussi nous permettre de mieux nous préparer au déconfinement, explique la Dre Beaulieu-Pelletier. «Si je suis capable de nommer dès maintenant que j’ai une certaine anxiété à l’idée de reprendre les contacts de proximité, ça permet de faire en sorte que lorsqu’une interaction se produira, je serai moins anxieuse.»
Puis, il faut être capable de s’affirmer et de poser ses limites en fonction de ce qui nous rend à l’aise, dit-elle. «Si on est à l’aise de voir un ami à l’extérieur seulement, c’est important de lui signifier. Comme ça, on s’assure que l’interaction sera positive. Si finalement la personne n’en parle pas et qu’elle est inconfortable, ça ne l’aidera pas.»
Mais l’important dans tout ça, c’est d’être indulgent avec soi-même, conclut la Dre Beaulieu-Pelletier.