Environnement, logement, post-pandémie : en 2021, il faut s’intéresser aux élections municipales | 24 heures
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Environnement, logement, post-pandémie : en 2021, il faut s’intéresser aux élections municipales

Image principale de l'article Les élections municipales seront cruciales en 2021
Francis Léveillée

Dans les boîtes de scrutin aux élections municipales de 2021 : environnement, logement, sortie de crise pandémique. Avec de telles thématiques au programme, les jeunes, historiquement désintéressés du municipal, ont tout avantage à se laisser tenter cette année, constatent des habitués du milieu. 

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«La pandémie nous a fait réaliser l’importance du municipal dans la vie quotidienne. Les gens vont dans les parcs, apprennent à découvrir leur quartier. Quand il y a un mauvais aménagement, ça paraît. C’est frappant», analyse Younes Boukala, président de la Commission des jeunes élues et élus de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). 

Celui-ci est un extraterrestre en politique municipale. En 2017, à 22 ans, il sautait dans la fosse aux lions électorale. Il a été élu et est devenu le plus jeune conseiller municipal de l’histoire du conseil de ville de Montréal.

Younes Boukala

Joël Lemay / Agence QMI 

Younes Boukala

À moins d’un an de la campagne électorale, il voit venir dans le prochain scrutin un «point de bascule». «Le municipal, ce n’est plus juste les poubelles et le recyclage», soutient-il. «Il y a des enjeux qu’on va frapper: les changements climatiques, l’abordabilité des propriétés...» 

Il invite les jeunes à aller voter en novembre prochain, histoire de «modeler» leur ville ou leur village à leur image.   

Gouvernement de proximité  

L’experte en administration municipale et régionale Fanny Tremblay-Racicot croit aussi que la perception du municipal a changé. Longtemps vu comme un «simple palier administratif», le municipal a le potentiel de se métamorphoser pour de bon en «gouvernement de proximité», souligne-t-elle. 

L’impact que les villes peuvent avoir sur l’environnement est une très bonne raison de s’y intéresser, ajoute-t-elle. «Les gaz à effet de serre [GES] sont émis localement, exemplifie cette professeure adjointe à l’École nationale d’administration publique. Les municipalités peuvent être un agent de changement pour atteindre une transition énergétique.» 

Francis Léveillée 

«Juste en transport, les villes ont un grand rôle à jouer pour créer un milieu de vie où on n’est pas obligé de prendre l’auto solo», poursuit-elle. 

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Les jeunes, c'est le quart de l'électorat  

Les votes des jeunes peuvent avoir de l’impact : cette année, tout près du quart de l’électorat municipal aura moins de 35 ans.  

Pourtant, scrutin après scrutin, ils votent moins que les plus âgés. À Montréal, en 2017, moins du quart de l’électorat admissible chez les 18-25 ans se rendait dans un bureau de vote. Environ le tiers des 26-35 ans votaient. C’est dix points de pourcentage de moins que la moyenne métropolitaine. 

«La participation est nettement plus haute chez les personnes de 55 ans et plus», observe la responsable des relations avec les médias du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), Julie St-Arnaud Drolet. 

Des 18-34 ans sur le bulletin de vote  

S’ils ont avantage à renflouer leurs programmes électoraux pour attirer les jeunes aux urnes, les partis politiques municipaux ont aussi intérêt à présenter des candidats et candidates plus jeunes, soutient le chercheur en politique municipale Jérôme Couture, qui enseigne à l’Université Laval. 

«Il y a un espèce d’effet miroir. Avoir quelques candidats jeunes, ça permet d’attirer les jeunes», analyse-t-il. 

Mais il y a un hic. Selon l’UMQ, à peine 8% des élus municipaux ont moins de 35 ans. La semaine dernière, l’organisme lançait une campagne pour faire la cour aux jeunes politiciens tentés de faire le saut. 

Le portrait pourrait s’embellir cette année, affirme Fanny Tremblay-Racicot, qui voit poindre à l’horizon une nouvelle cohorte d’élus, et le «nouveau style» qui vient avec. «On voit venir une sorte de renouvellement de génération, lance l’experte. Si ces candidats-là prennent le pouvoir, on risque de voir davantage d’intervention de la part des gouvernement municipaux, pour la qualité de vie, la participation publique, l’urbanisme...» 

Younes Boukala le souhaite. «On a le droit de se présenter, soutient-il. Je ne veux pas être le dernier “plus jeune élu”.» 

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Les élections municipales se tiendront le 7 novembre 2021. Consultez régulièrement le 24heures.ca et suivez-nous sur Instagram et Facebook pour notre couverture de la campagne.

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