Les niveaux de CO2 dans l’atmosphère ont atteint un seuil dangereux

En mai, les niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ont atteint 419 parties par million en mai. Cela représente une augmentation de 50% depuis le début de l’ère industrielle, «un seuil dangereux», rapporte le quotidien britannique The Guardian.
• À lire aussi: Il faut s’attaquer à la crise climatique: «On est au bord du précipice», prévient l’ONU
• À lire aussi: Le mercure grimpe en flèche dans l'Arctique
C’est la mesure la plus élevée de ce gaz à effet de serre réalisée à l’observatoire de base atmosphérique Mauna Loa de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), situé à Hawaï, depuis 63 ans.
Fait étonnant: malgré la baisse des émissions mondiales de 6,4% en 2020 en raison de la pandémie, le taux moyen d’augmentation est plus rapide que jamais. En effet, cette moyenne sur dix ans a aussi établi un triste record de 2,4 parties par million par an.
Or, des baisses modestes n’auraient pas un impact significatif sur le bilan mondial des émissions de carbone compte tenu de la variabilité saisonnière et naturelle, explique la NOAA. Par ailleurs, la baisse des émissions causée par la pandémie et le ralentissement qu’elle impose est équivalente à la quantité de CO2 émis par les feux de forêt.
«Nous ajoutons environ 40 milliards de tonnes métriques de pollution au CO2 dans l'atmosphère par an», indique Pieter Tans, scientifique principal au laboratoire de surveillance mondiale de la NOAA.
«Il s'agit d'une montagne de carbone que nous extrayons de la terre, brûlons et rejetons dans l'atmosphère sous forme de CO2, année après année. Si nous voulons éviter un changement climatique catastrophique, la priorité absolue doit être de réduire la pollution au CO2 à zéro le plus tôt possible», ajoute-t-il.
Réduire les émissions de 7,6% par an
Le Programme des Nations unies pour l’environnement affirme que les pays doivent réduire leurs émissions mondiales de 7,6% chaque année pour les dix prochaines années afin d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris, soutient le Guardian.
La NOAA se désole que la communauté mondiale n’ait pas été en mesure de ralentir de manière significative, et encore moins d’inverser, les augmentations annuelles des niveaux de CO2 dans l’atmosphère.
«La solution est sous nos yeux. Les énergies solaire et éolienne sont déjà moins chères que les combustibles fossiles et elles fonctionnent à l'échelle requise. Si nous prenons rapidement des mesures concrètes, nous pourrons peut-être encore éviter un changement climatique catastrophique», conclut M. Tans.