Le pouvoir rassembleur du hockey : quand les seules couleurs qui comptent sont Bleu-Blanc-Rouge | 24 heures
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Le pouvoir rassembleur du hockey : quand les seules couleurs qui comptent sont Bleu-Blanc-Rouge

Image principale de l'article Les couleurs qui comptent : Bleu-Blanc-Rouge

On dira bien ce qu’on voudra, mais depuis 1993, je n’avais rien vu de la sorte. Blancs et Noirs, athées et religieux, jeunes et vieillards, riches et pauvres, Anglos et Francos, wokes et non-wokes... Lorsqu’on est un fan du Canadien de Montréal, nos différences importent peu.

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Je serai honnête avec vous. Je n’étais plus une fanatique des Habs depuis l’échange incompréhensible de P.K. Subban. J’avais du ressentiment envers l’équipe de Geoff Molson. Je l’avoue : pour moi, on enlevait à la communauté noire le seul modèle de la diversité dans ce sport encore très blanc. 

Toutefois guys, ma rancœur s’est dissipée la semaine dernière... 

MARIO BEAUREGARD / AGENCE QMI 

Parce que mon beau-fils de 13 ans avait des étoiles plein les yeux à chaque victoire, comme beaucoup d’enfants à travers le Québec en ont à chaque arrêt de Carey Price. 

Parce que je me suis assise dans un restaurant rempli à craquer avec des partisans qui retenaient leur souffle à chaque minute, et que je me disais que les restaurateurs font enfin des profits, après avoir tant souffert de la pandémie. 

Parce que ces partisans portaient leur chandail du Canadien; non pas leur couleur, leur sexe, leur religion, leur langue, leur allégeance politique ou leur classe sociale.

Parce que j’ai entendu une Haïtienne, nouvellement arrivée au Québec, commenter à la radio à quel point c’était excitant de suivre le hockey. 

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Et j’ai eu cette réflexion... Dans un monde où l’on assiste à un certain éveil social avec des enjeux comme #BlackLivesMatter et #moiaussi, la discrimination que subissent les peuples autochtones, la diversité culturelle dans les médias québécois, la grossophobie ou encore le sort des femmes violentées, de nos vieux, et des enfants de la DPJ, j’ai ressenti une sorte de pause collective. 

Juste une petite pause pour se réunir plutôt que se confronter. 

Le sport rassemble depuis longtemps

Le sport rassemble.

Un article publié sur le site du Forum économique mondial en 2018 relevait ceci : «Lors de la cérémonie d'ouverture des 23e Jeux Olympiques d'hiver à Pyeongchang en Corée du Sud, nous avons de nouveau vu le pouvoir du sport, lorsque des athlètes de Corée du Nord et de Corée du Sud ont défilé ensemble.»

«Les deux nations intègrent même une équipe de hockey féminin combinée, dans ce que le New York Times a qualifié de "geste de réconciliation le plus spectaculaire entre elles depuis une décennie"», spécifie l’article. 

Je me souviens aussi d’avoir visionné le documentaire sur la vie du sprinter Jesse Owens, un athlète afro-américain, qui avait participé aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936, alors qu’Adolf Hitler (!) était chef du gouvernement. Imaginez! 

Plus près de chez nous, en 1946, alors que la ségrégation était encore bien présete, il y a eu Jackie Robinson, premier Noir à jouer dans les ligues majeures du baseball. Il avait d’ailleurs d’abord joué au sein de l’équipe des Royaux de Montréal et après une victoire en finale, une foule en délire le louangeait. On se foutait bien de sa couleur de peau.

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Le grand Nelson Mandela croyait avec conviction que le sport était vecteur de changement et qu’il pouvait enrayer les tensions raciales qui régnaient en Afrique du Sud. « Le sport a le pouvoir de changer le monde. Il a le pouvoir d’unir les gens d’une manière quasi-unique. Le sport peut créer de l’espoir là où il n’y avait que du désespoir », avait-il déclaré lors d’un discours iconique en l’an 2000. 

Une Coupe Stanley pour les Glorieux?

Et depuis 1993, j’ai l’impression que Montréal n’a jamais été aussi unie. Dans cette effervescence, où la fièvre de la COVID se dissipe pour laisser place à la fièvre des séries, les seules couleurs qui comptent vraiment sont le Bleu-Blanc-Rouge.

J’aime dire que l’hystérie de la victoire est plus forte que la haine.

P.S. Ma prévision : Une Coupe Stanley au Canadien de Montréal en 7. (Fingers crossed.)

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