Entreprise de cryptomonnaie à Sherbrooke: des citoyens dénoncent la pollution sonore

Un employé procède à l’installation d’ordinateurs spécialisés dans le minage de bitcoins aux installations de Bitfarms, à Sherbrooke, dans l’un des cinq centres que compte l’entreprise au Québec.
Il n’y a pas que l’impact environnemental de la cryptomonnaie qui dérange: à Sherbrooke, des citoyens dénoncent la pollution sonore de l'usine Bitfarms, qui «mine» le Bitcoin.
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Des citoyens se plaignent depuis longtemps de nuisances sonores aux abords du centre de calcul de Bitfarms, comme le rapportait déjà TVA Nouvelles en 2019. L'entreprise québécoise est installée à Sherbrooke depuis 2018.
Hier, des citoyens se sont rassemblés au parc Blanchard, à Sherbrooke, pour demander à l'entreprise d'agir pour diminuer le bruit à proximité du bâtiment. Ces citoyens déplorent que les travaux effectués par la compagnie afin d'atténuer le bruit ne semblent pas avoir l'effet escompté.
Selon Radio-Canada, la compagnie a dépensé plus d’un million $ pour la construction de deux murs écrans acoustiques afin d’atténuer le bruit.
Qu'est-ce qui provoque autant de bruit?
Le minage de cryptomonnaie comme le Bitcoin, c’est-à-dire la confirmation et l’enregistrement des transactions, nécessite l’utilisation de nombreux ordinateurs. Ces ordinateurs sont équipés de ventilateurs afin d'abaisser leur température et donc d’éviter les surchauffes. Et ce sont ces ventilateurs qui sont responsables du bruit.
Une amende de 10 000$
En décembre dernier, la compagnie, qui détient également des centres de calcul à Cowansville, à Farnham, à Magog, à Saint-Hyacinthe et à Québec, a reçu une amende de 10 000$ du ministère de l’Environnement en raison de sa pollution sonore.
Il s'agirait de la« première sanction émise par ce ministère» à l'endroit d'une usine de cryptomonnaie au Québec, selon le conseiller municipal de Sherbrooke Marc Denault, qui s'est entretenu avec Radio-Canada.
La Ville de Sherbrooke avait donné à Bitfarms jusqu'au 31 mars dernier pour atténuer les nuisances sonores. Or, selon le quotidien La Tribune, l'entreprise n'aurait pas respecté les délais et des groupes citoyens souhaitent qu'elle soit sanctionnée.